Simone Lamsma et le Concerto pour violon de Britten

« J’ai découvert le concerto de Benjamin Britten à 18 ans en préparant le Britten International Violin Competition, j’en suis immédiatement tombée amoureuse et depuis il ne m’a plus quittée. Selon moi, c’est l’un des plus intenses du répertoire. Il est chargé d’une grande force émotionnelle, d’abord par sa construction : une grande arche qui s’achève dans le silence – rien n’est plus puissant en musique qu’un silence partagé par tous. On y trouve de nombreuses « conversations » entre le violon solo et les instruments de l’orchestre ou à l’intérieur même de l’orchestre, dans des combinaisons souvent inhabituelles voire extrêmes (le tuba et le piccolo, par exemple). Cela me conforte dans ma façon d’aborder toute musique comme de la musique de chambre. L’écriture est à la fois virtuose et très naturelle, elle porte très clairement son message. On peut y entendre un écho des sentiments du compositeur : c’est une réaction à la guerre civile espagnole et au début de la seconde guerre mondiale, qui ont profondément affecté Britten, qui écrit l’œuvre au cours de son exil américain. »

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun