Simon Proust, le contemporain éclectique

Pour sa première collaboration avec l’Orchestre national de Bretagne, Simon Proust dirige la première en métropole de Ennéade de Labelle, commande conjointe avec l’Opéra de Toulon et l’Orchestre de la Région Réunion à un musicien venu de l’électro, dans laquelle Vanessa Wagner donnera le premier concert de sa résidence à l’ONB – où elle jouera également le cycle pour piano seul de Tchaïkovski Les Saisons. « L’association entre percussions traditionnelles et électronique n’est pas si fréquente. Dans une pièce qui fait ainsi cohabiter deux mondes différents, le chef a un rôle de médiateur, pour que tout le monde se comprenne et parle la même langue ». Le mélange des cultures dans cette soirée se prolongera avec Appalachian Spring de Copland, dans la version chambriste pour 13 instruments bien plus rarement donnée que celle pour grand orchestre.

Médiations et complémentarités

Cette conception de la direction d’orchestre comme une médiation s’illustre dans le travail aux côtés de François-Xavier Roth avec des musiciens amateurs pour le concert Playing for Philharmonie, mais aussi dans la préparation de l’ensemble Ars Nova pour le concert dirigé par Gregory Vajda, lequel créera ses Bagatelles canoniques – in memoriam György Ligeti, aux côtés de premières mondiales d’Edith Canat de Chizy, Florent Caron Darras et Sylvia Lim, ainsi que de pages de Judit Varga et Xenakis. « Cela permet d’apprendre un répertoire, sans avoir la responsabilité de l’interprétation. Dans ces premières lectures, on fait un repérage des partitions et des enchaînements, une mise en place en tenant compte des tempi qui seront retenus par le chef. À la différence de l’assistant, on ne reste pas jusqu’au concert.  Ce sont deux exercices complémentaires pour la formation d’un chef. »

Gilles Charlassier