La Terrasse

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Focus -161-ondif

Roland David

Roland David - Critique sortie Classique / Opéra

Publié le 10 octobre 2008

La mission d’un orchestre

Roland David vient de succéder, en qualité de directeur de l’Orchestre national d’Ile-de-France, à Marc-Olivier Dupin, parti diriger la station de radio France Musique. Il nous explique la spécificité de l’ONDIF et commente la saison 2008-2009.

« L’Orchestre a une mission très particulière : donner des concerts dans toute la région parisienne.  »
 
Comment avez-vous rejoint l’ONDIF ?
 
Roland David : Jusqu’en 1999, j’ai été administrateur de l’Orchestre national de France. J’ai ensuite mené une étude commandée par le Ministère de la Culture au sujet de l’ONDIF. Après m’être penché sur le travail de cette formation, je me suis retrouvé, en 2001, au poste de directeur intérimaire. J’ai dirigé l’Orchestre jusqu’à la nomination de Marc-Olivier Dupin en 2002. Puis je suis revenu à l’ONDIF en 2003 pour un poste de directeur délégué. Marc-Olivier était chargé des questions artistiques, moi des aspects plus administratifs. J’ai travaillé sur des dossiers particulièrement importants, comme la nomination de Yoel Levi, dont le contrat vient d’ailleurs d’être reconduit jusqu’en 2012.
 
Dans quelle situation se trouve aujourd’hui l’ONDIF ?
 
R.D.: L’Orchestre a une mission très particulière : donner des concerts dans toute la région parisienne. Cette réalité, c’est le cœur de notre métier. Aujourd’hui, l’ONDIF est un outil qui fonctionne. Mais il y a encore des choses à améliorer, en particulier la notoriété de l’orchestre. Il faut que notre public soit fier et ait envie d’écouter l’Orchestre.
 
Comment s’articule la saison 2008-2009 ?
 
R.D. : C’est une saison qui a été conçue par Marc-Olivier Dupin, même si j’étais à ses côtés. La programmation a été construite à partir des choix des interprètes. Nous avons donc recueilli les souhaits de Yoel Levi, mais également des musiciens. Ces derniers votent chaque année pour dire quels sont les chefs qu’ils ont appréciés et qu’ils aimeraient revoir diriger l’Orchestre. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que de nombreuses salles n’accueillent qu’un concert par saison. Nous devons donc nous consacrer sur des programmes uniques, ce qui nous empêche de concevoir des cycles, comme par exemple une intégrale Mahler.
 
L’Orchestre se produit régulièrement aux côtés de jazzmen ou lors de ciné-concerts. Ce type de répertoire est-il une priorité pour l’ONDIF ?
 
R.D. : Nous avons une vraie volonté d’ouverture. La saison en Ile-de-France va d’octobre à mai. Il nous reste donc beaucoup de temps pour participer à des opérations un peu différentes. L’avantage, c’est également que notre orchestre peut être divisé en deux formations. L’ONDIF arrive ainsi à collaborer à deux projets en même temps.
 
Quelle est la politique discographique de l’ONDIF ?
 
R.D. : Chaque année, nous ferons un enregistrement pour le label Cascavelle. Nous commencerons par un disque consacré à Camille Saint-Saëns (avec notamment la Troisième Symphonie « avec orgue » et des poèmes symphoniques). Mais l’économie du disque est aujourd’hui en pleine crise. Nous réfléchissons à d’autres modes d’action. Par exemple, il serait intéressant que les spectateurs puissent à l’issue d’un concert obtenir immédiatement l’enregistrement de la soirée à laquelle ils viennent d’assister. Comme un beau souvenir…
 
Comment voyez-vous l’avenir de l’ONDIF ?
 
R.D. : Je pense que nos « actions éducatives et culturelles » sont plus que jamais nécessaires. Nous avons d’ailleurs de plus en plus de demandes pour ce type d’opérations, qui va de l’action ciblée en collège jusqu’aux grands événements dans les zéniths. Nous préparons pour 2010 un spectacle au Palais des Sports de Paris, mêlant adultes et enfants. Il nous faut cependant trouver le bon équilibre entre les grands concerts et les actions pédagogiques. Je ne veux pas que les musiciens pensent qu’ils ne font que du « jeune public ». Par ailleurs, nous souhaitons être présents dans la programmation de la future Philharmonie de Paris, située dans le quartier de la Villette. Nous pouvons proposer une offre de concerts susceptible de dynamiser cette salle.
 
Propos recueillis par Jean Lukas et Antoine Pecqueur


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