Rodolphe Bruneau-Boulmier défend la singularité des Musicales de Bagatelle

Comment sont choisis les artistes à l’affiche des Musicales de Bagatelle  ?

Rodolphe Bruneau-Boulmier  : La priorité est de faire jouer les lauréats du dernier concours de la Fondation Banque Populaire. Sur la trentaine de candidatures pour chacune des deux sessions, une dizaine sont retenues en tout. Mais on fait également revenir des anciens lauréats qui ont, depuis, acquis une notoriété. Lise de la Salle, par exemple, qui a été l’une des plus jeunes lauréates de la fondation, à 13 ans, va jouer avec le jeune Quatuor Elmire. L’idée est de brasser les générations au fil des concerts, et de façonner une sorte de grande famille de musiciens, dans la lignée de la philosophie de la fondation, qui, au-delà du soutien financier aux projets, accompagne les rencontres humaines, et l’intégration dans le milieu musical.

« La Fondation Banque Populaire accompagne les rencontres humaines, et l’intégration dans le milieu musical. »

Quelle est l’ouverture en termes de programmation  ?

R.B-B. : Le fait que la fondation donne des bourses à des compositeurs permet de faire entrer la musique de création au programme. Cette année, Alexandre Pascal et Rodolphe Menguy interpréteront une création pour violon et piano de Julian Lembke. Mais nous allons également jouer de la musique baroque, pour la première fois dans l’histoire du festival, avec un concert autour de Stéphanie-Marie Degand.

Dans ce rapprochement entre musique baroque et musique de chambre, les Musicales participent-elles à une évolution des pratiques  ?

R.B-B. : Aujourd’hui, la jeune génération passe de plus en plus naturellement du baroque au grand répertoire romantique. Gabriel Pidoux joue aussi bien du hautbois moderne que du hautbois baroque, Orlando Bass est à la fois pianiste et claveciniste. Il y a d’ailleurs dans le jury de la fondation des personnalités qui incarnent cette porosité entre les répertoires. Le président, Philippe Hersant, est un compositeur hanté par le baroque.

Propos recueillis par Gilles Charlassier