Les Métamorphoses du compositeur Bastien David

Bastien David est un compositeur très attentif aux sons qu’il fait naître. « Composer une pièce, dit-il, c’est donner vie à quelque chose d’inanimé ». Dans ses pièces récentes pour ensemble, telles Urban Song, créé par l’Ensemble intercontemporain, ou Vendre le ciel aux ténèbres, commande de l’Ensemble orchestral contemporain, se révèle un imaginaire qui se nourrit de « l’infinité des possibilités sonores, de la mise en vibration de toutes les matières, de toutes les manières ». La conception du Métallophone, ce nouvel instrument patiemment élaboré depuis neuf ans, accompagne la pensée musicale du compositeur. Il faut imaginer  ce long clavier circulaire aux 216 lames d’acier accordées en 12e de ton, un instrument dont la richesse d’inflexions se rapproche de celle de la voix humaine et qui à la fois « offre une grande précision de note et un timbre très particulier ».

Une quête sonore guidée par l’imaginaire

Pour Les Métamorphoses, première œuvre composée pour l’instrument, créée le 8 mai à Radio France avant d’être reprise à Bagatelle, Bastien David invente une notation qui est comme « l’empreinte physique du son qui va être entendu ». Cette partition devient pour les six percussionnistes de la compagnie Les Insectes, spécialement fondée par le compositeur pour mettre en résonance le Métallophone, le livre ouvert d’une expérience où la musique induit le mouvement corporel. Elisa Humanes, l’une des interprètes, souligne l’intérêt d’un instrument où le son se construit en commun : « C’est un instrument au fond très humain, très social, chaque geste compte pour soi et pour les autres. C’est passionnant de tourner ainsi autour d’un instrument inouï, dans une quête sonore guidée par l’imaginaire d’un compositeur ».

Jean-Guillaume Lebrun