Résonance, le deuxième volet de la trilogie Humain trop humain de François Veyrunes

Avec sa dernière pièce Outrenoir, qui dans les pas de Soulages explorait comment de l’ombre peut jaillir la lumière, François Veyrunes entamait une nouvelle trilogie intitulée Humain trop humain. Il en crée aujourd’hui le deuxième volet, Résonance. « Le titre de cette pièce est emprunté au philosophe et sociologue allemand Hartmut Rosa. La résonance est selon lui un mode de relation dans lequel peut se déployer un lien entre moi et quelque chose qui m’est extérieur : quelque chose vient à ma rencontre, cela me touche et me transforme. Pour lutter contre cette perception que nous avons tous d’une accélération du temps, il propose non pas de ralentir mais de prendre à bras le corps cette question, de prendre le soin de ressentir, d’accueillir, de voir à quel endroit nous sommes touchés par les autres, la nature » nous confie-t-il.

Une quête spirituelle et philosophique

Avec pour compagnons son frère Philippe Veyrunes à la scénographie, Christel Brink Przygodda à la chorégraphie et sept interprètes aussi virtuoses que l’impose sa danse contact exigeante, François Veyrunes approfondit dans ce nouvel opus ses recherches. « Articuler les liens entre le « je », le « nous » et ce qui nous dépasse est ce qui préside à Humain trop humain. Cela invite à ouvrir le cœur, l’âme, sans se perdre soi-même, à créer du collectif tout en assumant ses propres responsabilités. Et cela nécessite un travail introspectif : connais-toi toi-même et tu connaitras l’univers et les dieux. Il y a une démarche spirituelle dans ce travail. Quel est le rapport au sacré, à l’invisible, à ce qui est plus grand que nous ? Les danseurs comme toujours vont expérimenter l’ancrage mais plus encore la suspension. Comment s’auto-porter encore et davantage, comment surfer sur l’air, voler ? » s’interroge-t-il en guise de conclusion.

Delphine Baffour