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"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -145-Ondif

Rencontre avec Marc-Olivier Dupin, directeur général de l’Orchestre National d’Ile-de-France (ONDIF)

Rencontre avec Marc-Olivier Dupin, directeur général de l’Orchestre National
d’Ile-de-France (ONDIF) - Critique sortie Classique / Opéra

Publié le 10 février 2007 - N° 145

  Aujourd’hui, l’ONDIF développe plus que jamais l’ouverture à tous les répertoires. Quelles raisons vous conduisent à mener cette politique ? […]

 

Aujourd’hui, l’ONDIF développe plus que jamais l’ouverture à tous les
répertoires. Quelles raisons vous conduisent à mener cette politique ?

Marc-Olivier Dupin : Pendant un certain temps, les orchestres étaient
limités : ils n?osaient plus faire de la musique baroque ou de la musique
contemporaine, en raison de la présence des ensembles spécialisés. Or il ne faut
pas s’autocensurer ! Un orchestre recèle des possibilités infinies. C’est une
grande chance pour les musiciens et le public d’être confrontés à des
esthétiques différentes. Et en fonction des projets, on peut faire appel à des
chefs spécialisés.

Parmi les prochains rendez-vous de l’Orchestre figurent deux événements
phares : la rencontre avec Pink Martini et la création d’une oeuvre du pianiste
de jazz Brad Mehldau.

M.-O.D. : Ce sont deux projets stimulants. Pink Martini est un groupe à
la fois moderne et délicieusement rétro. Ce sont des mélodistes au sens
intemporel du terme. Quant à Brad Mehldau, c’est une personnalité d’une grande
rigueur et d’une grande exigence, qui cherche une véritable cohérence dans son
discours. Ces deux alliances s’annoncent donc fécondes.

Qu?est-ce qui vous incite à inviter des personnalités issues d’autres sphères
artistiques’

M.-O.D. : Déjà, lorsque j’étais étudiant au Conservatoire de Paris, je
faisais, en parallèle de mes cours, du tango argentin, du folklore juif, de la
variété ou encore du théâtre… C’était une manière de puiser de l’oxygène. Les
rencontres avec les autres arts nous marquent et nous influencent. A l’instar
des orchestres nationaux de Lille et de Montpellier, l’ONDIF participe de cette
démarche d’ouverture. Nous renouons par exemple avec le cinéma muet et
développons des projets avec des danseurs. Mais le c’ur de notre répertoire
reste néanmoins conventionnel, avec les symphonies de Beethoven ou de Mahler.

« L’orchestre, c’est l’énergie partagée »

Comment se développent vos actions envers le jeune public ?

M.-O.D. : Nous avons une politique très ambitieuse envers le jeune
public. Pour deux grandes raisons : tout d’abord, l’ONDIF est un orchestre
subventionné par des fonds publics et il est donc très important de participer à
l’effort d’éducation musicale des enfants et des adolescents. Et deuxièmement,
si on ne fait rien, les salles de concerts vont se vider progressivement, en ne
rassemblant que des personnes de plus en plus âgées et des publics de moins en
moins diversifiés. Nos actions sont très variées, allant du concert éducatif au
projet de longue durée. Pour 2007-2008, nous espérons ainsi toucher 18 000
enfants. Et l’on est encore loin de nos homologues anglais’

À travers tous ces projets et initiatives, quelle image globale voulez-vous
donner de votre orchestre ?

M.-O.D. : Je veux faire de l’orchestre quelque chose de très vivant. Les
concerts doivent surprendre ! Il faut ouvrir la « maison orchestre », car elle
recèle des trésors cachés. L’orchestre, c’est avant tout l’énergie partagée.

Propos recueillis par Jean Lukas

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