La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Rencontre avec Armand Meignan, directeur du festival

Rencontre avec Armand Meignan, directeur du festival - Critique sortie Jazz / Musiques
(Photo : Mephisto)

Publié le 10 avril 2008

En plus d’une programmation tentaculaire déclinée en 98 concerts répartis sur six semaines, deux régions et six départements, l’Europa Jazz est porteur d’un projet ambitieux et profond tourné vers la diffusion du jazz à des publics nouveaux.

L’Europa Jazz Festival fait sortir le jazz de ses cadres classiques. Pour qui et pour quoi faire ?
Armand Meignan : Dès le début, nous n’étions pas dans un simple contexte de programmation, mais dans le cadre d’un festival citoyen. Nous avons toujours proposé des actions musicales, sans même le savoir et bien avant que ce mot ne soit galvaudé. Nous allions chercher d’autres publics, en milieu rural, en lycée, dans les prisons ou dans les maisons de retraite. Avec une exigence musicale, mais aussi une conscience de chacun des auditoires. Comme avec “L’Art de la retraite sonne”, un spectacle de l’ARFI, ou lors de la tournée dans des villages du Willem Breuker Kollektief, ou encore lorsque François Corneloup a fait le tour des bars-tabacs. A chaque fois que nous avons bousculé les habitudes, nous avons eu de bonnes surprises. Ces démarches militantes correspondaient aux engagements de ces musiciens.
 
L’une des autres particularités de l’Europa est son grand nombre de créations…
A. M. : Oui, mais là aussi, ce n’était pas prémédité. Là aussi, il s’agit de proposer une création qui vienne d’un désir de musicien. La création, si l’on n’en abuse pas comme d’un sésame pour les budgets, est une nécessité, qui permet de renouveler les répertoires. Cela provoque des chocs musicaux ! Pour les musiciens, et pour les publics…
 
« A chaque fois que nous avons bousculé les habitudes, nous avons eu de bonnes surprises »
 
Comme celui du terroir, où votre festival est ancré.
A. M. : Oui, mais je suis très optimiste quant à la réception de ces musiques par des publics supposés non avertis. Pour moi, de toute façon, cet ancrage dans le terroir était une nécessité en tant que natif de La Ferté-Bernard. Et ce qui fait la force du festival, c’est qu’il soit réalisé par des gens d’ici. Comme à Marciac ou à Uzeste.
 
Et comme là-bas, la pratique « amateur » tient une bonne place…
A. M. : Dans la Sarthe, il existe cent sociétés musicales dont soixante harmonies. Ce qui en fait l’un des départements les plus dynamiques pour la musique. De fait, il y a un terreau favorable, à l’écoute. D’ailleurs, on invite chaque année quinze harmonies à l’Europa Jazz en balade, et on s’appuie sur ce réseau pour susciter des rencontres.
 
Propos recueillis par Jacques Denis


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