La Chaleur de Madeleine Fournier
Grâce à un chœur qui interprète des airs de [...]
Étonnante Aina Alegre, qui compose avec un environnement de haute définition une danse aussi brute et archaïque que délicate.
Il serait tout à fait approximatif de parler de solo devant R-A-U-X-A, la nouvelle création d’Aina Alegre. Certes seule en scène, il faut voir comment la lumière ouvre sa représentation, tantôt flashs soudains, tantôt appels de couleurs. Ils semblent déjà créer un espace à la fois mystérieux et ouvert, comme une invitation à ce qui devra finalement advenir. Alors la danseuse s’installe dans l’œuvre de Jan Fedinger sans d’abord qu’on puisse déceler tous les contours de son corps. Son apparition se révèle ensuite en interaction avec la composition sonore réalisée par Josep Tutusaus, qui joue sur l’écho de ses gestes au sol et dans l’espace.
Une pièce qui frappe les esprits
Ainsi accompagnée, Aina Alegre fait émerger une danse qui, explique-t-elle, s’appuie sur le geste du martèlement. Mais tout son art consistera à combiner l’apparent archaïsme de ce parti-pris moteur avec d’étonnantes nuances, passant du frottement de pieds au frappé du sol, en passant par l’implication des bras qui donnent à l’espace sa pleine fermeté. Elle arpente ainsi un espace en forme de pentagone signé James Brandily, qui encadre le regard du spectateur dans une perspective légèrement décalée. A mesure que la danseuse déploie son énergie, l’environnement s’épaissit de couleurs et de matière. R-A-U-X-A devient alors une immensité multidimensionnelle, combinant des imaginaires de grande envergure, dont celui du spectateur.
Nathalie Yokel
Ce spectacle a été vu le 8 mai à l’Atelier de Paris, sa tournée est en cours.
Atelier de Paris, Centre de développement chorégraphique national, Cartoucherie. Tél : 01 417 417 07.
Grâce à un chœur qui interprète des airs de [...]