Collage de Françoise Tartinville
La nouvelle création de Françoise Tartinville [...]
Dans une pièce originale et pleine de fantaisie, la performeuse questionne l’habitat, une résistance contre l’impuissance de nos sociétés contemporaines.
Avant d’entrer dans la salle, on nous donne une petite enveloppe. Le plateau est très éclairé. Dans le fond de la scène une pancarte affiche : « Ce qu’il reste à faire et là où nous en sommes ». Des tasseaux de bois sont disposés sur le sol. Une entrée en matière énigmatique. Au plateau, Jeanne Brouaye, déterminée, vêtue de gants bleus, assemble les tasseaux pour échafauder une sorte de cabane. Cette artiste pluridisciplinaire, formée auprès de Maguy Marin ou encore interprète pour Olivia Grandville, travaille depuis 2016 sur le diptyque J‘épuiserai le blanc composé de ce solo et du duo Foghorn. Elle y explore le concept d’habitat, qu’elle ancre dans une réflexion sur la révolte et le sentiment d’impuissance dans nos sociétés contemporaines.
Élan de gaîté et de fantaisie
Sur scène, une voix scande une liste de verbes : « faire corps », « être végétal », « respirer ». Des mots qui se superposent aux actions. Ils sont à la fois mantras, désirs, injonctions, flux de la conscience. Ils se mêlent aux boucles sonores étranges de sa voix, qu’elle enregistre et diffuse au fur et à mesure grâce à une loop station. Puis la lumière s’affaiblit. Dans sa cabane qui tient maintenant debout, Jeanne Brouaye, affublée d’un masque, devient animale. Elle danse sans retenue, portée par un élan de gaîté et de fantaisie. Une explosion après l’attente, une fête qui ponctue le calme. Et, conclusion poétique, elle nous invite à ajouter un infinitif à sa liste de « Ce qu’il reste à faire et là où nous en sommes », envoyée en boulettes ou avions de papier.
Belinda Mathieu
Ce spectacle a été vu le 7 mai à L’étoile du Nord, sa tournée est en cours.
Atelier de Paris, Centre de développement chorégraphique national,
Cartoucherie. Tél : 01 417 417 07.
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