OVTR (On va tout rendre) de Gaëlle Bourges
Avec OVTR (on va tout rendre), Gaëlle Bourges [...]
Grâce à un chœur qui interprète des airs de Purcell et une danse subtile, Madeleine Fournier matérialise la chaleur qui lie toutes choses et nous invite à embrasser l’universel.
Un murmure continu s’échappe des coulisses. Quatre danseurs s’avancent. Ils portent un cinquième danseur, qui est allongé comme dans un cercueil. Chacun porte des gants et des chaussettes de couleur différente : vert, bleu, jaune, rouge, blanc. Ils rappellent les gants rouges de Labourer, précédente pièce de Madeleine Fournier, qui faisait le lien entre la bourrée auvergnate et le cycle de croissance des végétaux. Chaque interprète incarne aussi une muse de l’Antiquité, dont on reconnaît l’attribut : Erato et son tambourin, Uranie et son globe, Thalia et son masque. Tous en chœur, ils entonnent des airs du compositeur anglais Henry Purcell – dont on découvre les paroles sur la feuille de salle –, des odes aux cycles de la nature, au plaisir de chanter et de s’emplir de la musique.
Un chœur qui englobe et réchauffe
Sur ces charmantes mélodies du XVIIe siècle, ils déplient une danse subtile, où chaque geste est placé avec justesse, comme déposé avec douceur et dextérité dans l’espace. Ils se regardent, s’écoutent, chantent en harmonie, dévoilent une palette d’expressions. De cette harmonie vocale se dégage une chaleur, une énergie invisible qui lie toute chose. Elle est joie de vivre, mais aussi feu destructeur et berceau du renouveau. Parée d’analogies et d’un symbolisme délicat, cette pièce nous emplit de l’universel, grâce à ce chœur qui englobe et réchauffe.
Belinda Mathieu
Ce spectacle a été vu le 8 mai au Théâtre de l’Aquarium, sa tournée est en cours.
Atelier de Paris, Centre de développement chorégraphique national, Cartoucherie. Tél : 01 417 417 07.
Avec OVTR (on va tout rendre), Gaëlle Bourges [...]