Prince Waly, un rappeur qui raconte des tranches de vie

Son dernier album “Moussa” (2022 BO Y Z) s’ouvre comme s’était achevé le précédent, sur une collaboration avec Feu! Chatterton, juste et sensible. Prince Waly y raconte des tranches de vie urbaines et sociales, des récits de chute et de désirs, de figures de trottoir aux idéaux clinquants. À coup de peintures instantanées, de name dropping citant des héros modernes ou désuets, Prince Waly égrène les injonctions faites au quidam : les rêves d’avoir sa part du gâteau, les vies fantasmées passant par le deal, les armes ou la mort. On écoute ces saynètes noires, le souffle un peu coupé, quand soudain un interlude, une virgule mélodique, une phrase, un sample, apportent un peu de douceur, ou un choc plus dur encore. Un album plein d’incertitudes sociales, d’accidents, de tension, et pourtant non dénué de l’ombre planante mais ténue de la possible renaissance.

Vanessa Fara