Adèle Gascuel imagine « Sirène 2428 », une étrange comédie écolo qui rêve de réparer le monde
Comédie écolo qui imagine un monde où les [...]
S’inspirant de la choralité diffractée des Vagues, de Virginia Woolf, Pauline Laidet recompose par fragments les souvenirs de six personnages en quête de Camille, qui les a réunis dans un chalet sous la neige.
Pourquoi et comment partir des Vagues ?
Pauline Laidet : J’avais envie de travailler sur les relations de groupe. J’ai relu ce texte. Très vite, j’ai renoncé à l’adapter, avec l’intuition que l’écriture de Woolf résistait au théâtre. Je suis partie du repas des retrouvailles en imaginant ce que se disent les personnages, plutôt qu’en transposant leurs soliloques. Passant par l’écriture de plateau, j’ai demandé aux comédiens de s’emparer de leurs rôles comme de figures archétypales. Le spectacle se déroule en 2023, dans un chalet entouré de neige que Camille a loué pour les réunir. Pendant qu’ils l’attendent, se mettent en place des fissures dans lesquelles on s’engouffre avec eux. Ils tendent un miroir à ma génération.
Quelle est cette génération ?
P.L. : C’est la génération des années 1980, pas complètement préparée au tout-numérique, une génération qui a subi de plein fouet la prise de conscience écologique, géopolitique, la déconstruction des schémas patriarcaux. Chacun des personnages s’interroge sur la manière de revendiquer une place qui n’est pas celle qu’impose l’équilibre du groupe. Comment être libre autrement pour occuper une zone à soi ? Chacun incarne un endroit de résistance. Chaque combat est différent : frontal, agressif, dans la fuite, en créant des liens, plus à la marge, réflexif ou contemplatif. Je veux saisir le temps qui passe plutôt que ce qui s’est passé, la perception des instants plutôt que leur récit, les distorsions du réel selon les points de vue et les sensations. La reconstruction dramaturgique nous a permis d’insérer certains motifs du roman. J’ai envie d’un spectacle jubilatoire, pétillant, même s’il montre des endroits de chaos. Comment retrouver la nécessité de la vitalité dans un monde découragé : il faut que nos plateaux montrent ce rebond.
Entretien réalisé par Catherine Robert
Tél. : 04 77 25 14 14.
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