Focus -261-VIADANSE, Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche~Comté à Belfort
OSCYL
Entretien Héla Fattoumi et Eric Lamoureux
Publié le 21 décembre 2017 - N° 261Oscyl est un ballet ludique et inventif pour sept danseurs et sept sculptures inspirées par Hans Arp. En voici quelques secrets de fabrication.
Comment est née cette création ?
Hela Fattoumi : C’est une création arrimée à un objet étrange, intrigant, innovant. Au départ, il s’agissait d’une sculpture travaillée avec notre plasticien scénographe, Stéphane Pauvret, et une équipe technique qui s’est penchée sur les problématiques spécifiques de cette structure. C’est une présence particulière d’1 mètre 80, biomorphique, voire anthropomorphique, qui doit avoir les propriétés d’un culbuto, mais dans un rapport d’échelle qui pose un vrai défi.
Eric Lamoureux : Après deux mois de recherches, nous nous sommes jetés à l’eau, en présumant que cet objet allait entrer en résonnance avec la danse. C’est un objet polysémique à la croisée des champs de la marionnette, des arts plastiques et de la danse. Il a une dimension sensuelle. Dès qu’on touche un oscyl, il réserve des surprises.
« L’oscyl est un formidable accélérateur de relations. » Hela Fattoumi
« C’est un objet polysémique à la croisée des champs de la marionnette, des arts plastiques et de la danse. » Eric Lamoureux
Pourquoi avoir choisi d’inclure ces objets dans une création ?
H.F. : De fait, ils se relient à ce qui nous occupe depuis des années, à savoir une extériorité protéiforme qui nous amène par l’expérience à une altérité éprouvée. C’était le cas avec le niqab de Manta, les chaises d’Après-midi, l’alcôve de Wasla… Les oscyls font naître la danse, modifient son savoir. L’oscyl, partenaire non humain, oblige à reconfigurer, déplacer nos perceptions. Les interprètes ont eu quelques difficultés à incorporer cette présence autre : ils ne sont pas marionnettistes et doivent se mettre parfois en retrait. Ce qui suppose un travail sur l’ego, l’humilité. Le groupe a été très soudé face à ces objets qui les ont désarçonnés. Ils sont impliqués dans l’élaboration du vocabulaire, qui se crée tout en négociant une place avec l’objet, qui ne réagit pas toujours comme prévu.
E.L. : L’oscyl peut atteindre une certaine théâtralité. Nous avons convoqué une dimension ludique et dynamique à travers des règles du jeu imaginaires, en nous inspirant des catégories de Roger Caillois : compétition, hasard, simulacre, vertige.
L’oscyl est semble-t-il un objet transitionnel très efficace…
H. F. : L’oscyl est un formidable accélérateur de relations. Nous avons décidé de créer avec trois oscyls blancs un autre spectacle plus narratif, destiné au jeune public à partir de 5 ans, intitulé Swing Museum. Il sera présenté au Festival A Pas Contés à Dijon et au festival Momix en février 2018.
Propos recueillis par Agnès Izrine
A propos de l'événement
OSCYLdu mardi 16 janvier 2018 au jeudi 19 avril 2018
Le 16 janvier aux Scènes du Jura, Scène nationale à Dole, le 23 janvier au théâtre de Saint-Nazaire, Scène nationale à Saint Nazaire, les 25 et 26 janvier à la Maison du Peuple à Belfort, en partenariat avec Le Granit, scène nationale de Belfort et MA, scène nationale Pays de Montbéliard dans le cadre du festival FRIMATS, les 30 et 31 janvier aux 2 Scènes, Scène nationale à Besançon, du 22 au 24 février à Chaillot – Théâtre national de la Danse, le 19 avril à La Filature, Scène nationale à Mulhouse. Durée : 1h00
VIADANSE - Centre chorégraphique national de Bourgogne Franche-Comté à Belfort
3, avenue de l’Espérance, 90000 Belfort.
Tél : O3 84 58 44 88.