Pour une fidélité artistique
Guillaume Gallienne, Philipe Faure, Jean-Jacques Fdida, Eve Bonfanti et Yves Hunstad… Croyant à la notion de fidélité au théâtre, Olivier Meyer s’attache à accompagner le parcours de nombreux artistes sur plusieurs saisons.
L’idée de fidélité artistique est-elle, pour vous, une idée importante ?
Olivier Meyer : Certainement. Je dirais même qu’il s’agit d’une idée fondamentale. Pour moi, programmer un théâtre, ce n’est pas faire des coups, c’est accompagner les artistes dans le temps, c’est les soutenir en allant jusqu’à leur donner le droit de se tromper. Car seuls les artistes qui ne prennent aucun risque ne se trompent jamais. Or, il me semble que si on ne prend pas de risque sur scène, on passe à côté du théâtre. Les artistes sont notre espace de liberté, il faut s’engager pour eux, leur donner l’occasion d’exprimer toute leur force, toute leur passion, toute leur générosité. Je souhaite que le Théâtre de l’Ouest Parisien soit un lieu bouillonnant de vie.
Est-ce ainsi que l’on pourrait définir la ligne artistique du TOP ?
O. M. : Absolument. J’essaie de faire en sorte que ce théâtre bouge, qu’il soit un lieu en mouvement, un lieu de diversité et de création : avec des ruptures, des contrastes, des propositions très différentes les unes des autres.
« Programmer un théâtre, c’est aussi savoir accompagner les artistes dans le temps. »
Je souhaite non seulement que chaque spectacle regorge de vitalité, mais que les différents projets se répondent entre eux, qu’ils se questionnent, qu’un fil les relie — presque secrètement — pour que chaque saison puisse devenir une forme de voyage, un voyage à travers l’enthousiasme et l’intelligence.
Le volonté de « créer de la vie » par le biais du théâtre revient souvent dans votre discours. Qu’est-ce qui se dessine derrière cette détermination ?
O. M. : Ce qui est primordial, pour moi, c’est que l’art et la pensée habitent l’espace de la scène. Si ces deux éléments sont réunis, je crois que l’on peut aborder des sujets graves, renvoyer à la violence du monde sans pour cela donner naissance à quoi que ce soit d’accablant. Car en s’appuyant sur le dynamisme de la pensée et la créativité de l’art, on parvient à dépasser la violence pour la mettre en perspective et l’interroger.