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Focus -317-Le mécénat danse de la Caisse des Dépôts et les chorégraphes débutants : un accélérateur de maturité

Nos FEUX de Léa Vinette : quelle danse bouillonne à l’intérieur de nous ?

Nos FEUX de Léa Vinette : quelle danse bouillonne à l’intérieur de nous ? - Critique sortie  Angers
Crédit portrait : Simon van der Zande Léa Vinette Crédit : Simon van der Zande Léa Vinette et Stanley Ollivier répètent Nos feux

Entretien Léa Vinette

Publié le 20 décembre 2023 - N° 317

Avec la perspective d’un ancrage territorial, les planètes sont alignées pour cette jeune chorégraphe qui recherche la physicalité et l’écoute profonde du corps. Lauréate du programme danse 2023, elle prépare sa deuxième création, Nos FEUX.  

Votre parcours de formation est très riche, comment l’avez-vous construit ?

Léa Vinette : J’ai été formée très tôt à la danse en conservatoires, dans le but de me préparer à une école supérieure. Je suis passée du conservatoire de Nantes à celui de Lyon, où j’ai ensuite suivi des cours au CND. Par la suite, j’ai intégré une école supérieure au Pays-Bas pour quatre ans d’études. Quand j’ai commencé à travailler en temps qu’interprète, notamment avec Louise Vanneste, j’ai pu rejoindre la formation à temps partiel de Charleroi Danse. J’y ai bénéficié de nombreux workshops avec des gens formidables comme Lia Rodrigues, Boris Charmatz, Nora Chipaumire… C’est pendant cette formation que j’ai commencé à développer l’idée de mon premier solo, Noz.

Comment votre rencontre avec le travail des fascias et avec la danseuse et pédagogue Florence Augendre a-t-elle irrigué votre travail ?

L.V. : Je me suis tournée vers Florence Augendre et la fasciapulsologie, une thérapie manuelle douce, alors que j’avais une hernie discale. Cela m’a vraiment soutenue, créant une manière de danser qui permet de ne pas se faire mal. Je me suis ensuite plongée dans cette pratique somatique pour me l’approprier comme outil pour ma danse. Elle vient détendre les fascias, cette membrane qui entoure et relie tous nos muscles, nos organes, nos os. Plus on est à l’écoute des fascias, plus le corps va pouvoir se déployer. C’est une façon d’accéder à une écoute profonde du corps, et à partir de là de pouvoir se mettre en mouvement. J’y suis revenue ensuite pour créer mon solo, en invitant Florence à m’accompagner par son regard, à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur.

« Cet accompagnement a fait naître une forme de sécurité quant à la création. »

Après ce premier solo, vous préparez Nos FEUX, création pour laquelle vous recevez le soutien de la Caisse des Dépôts. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

L.V. : Je suis très reconnaissante, car cet accompagnement a fait naître une forme de sécurité quant à la création, une possibilité de se développer. Cela nous a permis aussi d’avancer financièrement. Je peux penser sur un plus long terme, agir avec plus de sérénité dans cette grande période d’apprentissage, notamment sur la façon de gérer une équipe et d’être au plateau. Je vais aussi être accompagnée en tant artiste associée au CNDC d’Angers, et que chorégraphe émergente par Tremplin, réseau interrégional du Grand Ouest.

Quelles ont été vos sources d’inspiration pour Nos feux, votre nouveau duo ?

L.V. : Je travaille sur les feux, la puissance volcanique, la question de ce qui anime nos corps de l’intérieur. Quelle danse bouillonne à l’intérieur de nous ? Il y a un désir de vivacité, d’imprévisibilité, d’incarnation : que la chair soit vibrante, que ça chauffe. Et il y a un autre désir : celui de rechercher la complexité de la relation à deux. Le duo implique en particulier la question de l’amour, de ce qu’aimer veut dire avec toutes nos différences. Deux autres sources d’inspiration ont ensuite croisé mon chemin : La psychanalyse du feu de Bachelard, et les archives concernant la vie et les explorations du couple de volcanologues Katia et Maurice Krafft. Dans cette pièce, je pose la question de la façon dont on vit le monde à deux, dont on se relie à l’autre. Ce que je trouve beau dans ces deux figures vives et instinctives, c’est leur liberté d’expression, la totale incarnation émotionnelle et charnelle de ce qui leur arrive.

 

Entretien réalisé par Nathalie Yokel

A propos de l'événement

Nos FEUX
du jeudi 21 mars 2024 au vendredi 22 mars 2024


Les 21 et 22 mars au CNDC d’Angers, Festival Conversations.

Le 28 mars à l’Etoile du Nord – Paris, Festival Immersion Danse.

Les 3 et 4 avril au TU, Nantes.

Les 9 et 10 avril au Théâtre Marni, Bruxelles.

 

Nox :

Le 26 mars au THV de Saint-Barthélémy-d’Anjou, Festival Conversations.

 

Nox – In Situ :

Le 31 mai au Festival Nomadanse, Brest.

Le 7 juin au quatrain, Haute-Goulaine.

 

 

Boom’Structur – Pôle chorégraphique

CDCN en préfiguration

190 Bd Gustave Flaubert, 63000 Clermont-Ferrand.

Caissedesdepots.fr/mecenat

 

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