Embrasser l’avenir avec Boom’Structur, dispositif collaboratif décrypté par Sylvia Courty et Cyril Crépet

Pouvez-vous nous présenter Boom’Structur ?

Sylvia Courty : Cyril Crépet et moi avons fondé Boom’Structur il y a 10 ans dans le but de développer des dispositifs d’accompagnement pour de jeunes artistes. Depuis 2021 et notre installation dans de nouveaux locaux mis à disposition par la ville de Clermont-Ferrand, nous sommes en préfiguration pour l’obtention du label Centre de Développement Chorégraphique National. Les missions que nous remplissons sont celles d’un CDCN avec deux particularités : l’accompagnement des artistes dans leur processus de recherche et la professionnalisation.

« Embrasser l’avenir est un dispositif qui vise à soutenir et outiller les jeunes compagnies. »

En quoi consiste le dispositif Embrasser l’avenir ?

S.C. : L’objectif des artistes est de produire des œuvres et de les diffuser le plus possible. Or, produire et diffuser a toujours été compliqué et l’est de plus en plus. Il s’agit de réunir des moyens financiers, des partenaires, une équipe autour de soi, puis de développer un réseau et de mettre en œuvre tout le processus lié à la logistique de tournée. Les artistes n’y sont pas formés et les plus jeunes d’entre eux n’ont pas les moyens financiers d’employer quelqu’un pour les accompagner. Embrasser l’avenir est un dispositif qui vise à soutenir et outiller les jeunes compagnies mais aussi à former des personnes dans ces domaines pour pouvoir développer des collaborations entre artistes et jeunes chargés de production diffusion.

Quels sont les trois niveaux d’intervention que vous proposez dans ce dispositif ?

S.C. : Le premier niveau a pour but de fournir de la ressource à la fois aux artistes et à des collaborateurs de production diffusion via des permanences de conseil et un cycle d’information et de formation. Si le troisième niveau correspond à la phase d’autonomisation – des stagiaires ou apprentis en production diffusion devenus membres de notre équipe travaillent aux côtés de compagnies que nous accompagnons au long cours –, le deuxième niveau, l’apprentissage par le terrain, est pour nous le cœur du dispositif. Les métiers de la production et de la diffusion ne sont pas pris en charge par la formation initiale, on les apprend sur le tas. Il nous a donc semblé pertinent de recruter quelqu’un en apprentissage et de l’associer à deux équipes artistiques pendant un an, tous bénéficiant des ressources de Boom’Structur. Nous avons ainsi accompagné Infime Entaille, la compagnie de Maëlle Reymond et Association Richard, la compagnie d’Hélène Iratchet.

Que vous a apporté ce dispositif ?

Hélène Iratchet : Lorsque j’ai répondu à l’appel de Boom’Structur, j’étais dans une phase de développement de ma compagnie et j’avais besoin d’être accompagnée. Le dispositif dont j’ai bénéficié m’a permis de mieux comprendre mes besoins et de profiter pendant un an de l’aide de Judith Ntonga qui est formidable. Elle a mis en place un certain nombre d’outils, un calendrier de création, un listing de professionnels. Maintenant que j’ai la chance de devenir artiste associée pour trois ans au CDC de Toulouse, je suis ravie de pouvoir continuer à travailler avec elle.

S.C. : Comme Hélène, Maëlle Raymond souhaite et est aujourd’hui en capacité d’engager Judith au sein de sa compagnie. Pour nous c’est vraiment une réussite !

En quoi la Caisse des Dépôts vous a-t-elle aidée ?

S.C. : Répondre à l’appel à projet de la Caisse des Dépôts a été dans un premier temps un déclencheur dans la formalisation de ce dispositif puis obtenir son financement lui a tout simplement permis d’exister !

Propos recueillis par Delphine Baffour