Nicolas Turon, artiste du genius loci

« J’aime abîmer ce que j’ai appris pour revenir à quelque chose de brut. De direct. Lorsqu’on m’a demandé d’adapter Capitaine Fracasse de Théophile Gauthier par exemple, j’ai trouvé ça tellement ennuyeux que j’ai cherché une manière de jouer avec le texte. Je l’ai croisé à l’histoire de la révolte des enfants de l’orphelinat des Vermiraux en 1910, et ça a donné Fracasse ou les enfants des Vermiraux que je jouerai pendant les Rias. Même démarche dans [SH] Sherlock Holmes, son dernier coup d’archet, mon deuxième spectacle programmé. Comme pour me venger de Conan Doyle, qui sous la pression de ses lecteurs a fait revivre son héros après l’avoir fait mourir à Reichenbach, je le ressuscite en bonimenteur façon XIX^ème siècle.

Pour un théâtre du « faire ensemble »

Dans la compagnie, créée en 2003 et installée en Lorraine, nous sommes tous des enfants du socio-culturel. Nous avons appris le théâtre dans les centres sociaux, et cela a forgé notre pratique, notre recherche du « genius loci » ou « esprit du lieu », et notre désir d’un théâtre du « faire ensemble ». Nos modèles, c’est plus Royal Deluxe et le Théâtre de l’Unité que la Comédie-Française ! Chez nous, tout part de la rue. Tout s’écrit avec elle, et pour elle. Avec pour seule ambition de poser des marqueurs de temps. De créer des détails remarquables dans la bande passante qu’est la rue. »

Anaïs Héluin