« Viviane, une merveille » de Myriam Boudenia
Myriam Boudenia aborde de façon sensible la [...]
Des employés trompent leur mélancolie en s’inventant d’autres vies et en conversant avec les non-humains du magasin d’ameublement dans lequel ils travaillent. Maïanne Barthès imagine un théâtre des mondes à venir.
Comment vous inscrivez-vous dans La Fabrique, le collectif d’artistes de la Comédie de Saint-Etienne ?
Maïanne Barthès : Le projet de Benoît Lambert et Sophie Chesne nous permet de réfléchir à l’usage des outils. La Comédie n’est pas seulement pour nous un compagnon de production. Nous sommes en lien avec l’ensemble de la maison et de son personnel, ce qui facilite toutes les dimensions de la création. Le sentiment d’appartenir à cette maison tient aussi au fait que nous interrogeons ensemble la question des outils pédagogiques, biais fondamental pour définir les esthétiques et penser le travail. Le lien avec l’école de la Comédie rend également cette association particulièrement riche.
Quid de Mélancolikea, votre nouveau spectacle ?
M.B. : Il fait partie d’un cycle de créations sur le thème des sentiments négatifs, de ce que ces sentiments peuvent offrir de précieux et d’émancipatoire. Je suis venu.e pour rien portait sur l’ennui. Mélancolikea traite de la mélancolie. On y observe la relation que les salariés d’un magasin d’ameublement entretiennent avec leur mélancolie. En détournant des injonctions existentielles normalisantes, ce spectacle interroge la standardisation de nos imaginaires et ce que la mélancolie peut contre elle. La mélancolie est un sentiment au fond duquel il y a une forme de colère. Elle ouvre des échappatoires pour créer de nouvelles attentions au monde — condition préalable à toute révolte, à toute émancipation susceptible de renverser les rapports de force et d’inféodation qu’induit le capitalisme.
Quelle est la traduction esthétique de cette résistance ?
M.B. : La façon dont je fais théâtre cherche elle aussi à détourner les injonctions habituelles à faire usage de la représentation. J’aime créer des ruptures dans le récit, venir contrarier la narration pour échapper aux habitudes qui l’emprisonnent : en mobilisant des choses auxquelles on n’a pas encore eu accès pour raconter des histoires, en creusant d’autres principes narratifs. Je cherche à fabriquer des comédies sur un mode de basse intensité, des comédies où l’humour accompagne la naissance du récit en empruntant autant de bifurcations que le fil de nos rêveries.
Propos recueillis par Catherine Robert
Tél. : 04 77 25 14 14.
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