La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Manca solo la domenica

LA TROUPE COREENNE YOHANGZA THEATRE COMPANY TRANSPOSE LA COMEDIE DE SHAKESPEARE EN ORIENT.

Publié le 10 janvier 2009

C’est avec brio que la grande comédienne napolitaine Licia Maglietta interprète Manca solo la domenica (Il ne manque que le dimanche), une nouvelle extravagante adaptée pour la scène. A ses côtés sur le plateau, le musicien et acteur Vladimir Denissenkov.

Le théâtre de l’Italie du Sud a sa connotation particulière, faite de sel et de piment, de bruit et de fureur. Présenté par Teatri Uniti (collectif d’artistes ancré à Naples qui œuvre dans le domaine du cinéma et du théâtre) Manca solo la domanica est un bel exemple du talent de ce prestigieux groupe. Issue de cette tradition théâtrale, Licia Maglietta a été fascinée par la nouvelle de Pazza è  la luna de Silvana Grasso, qui a été pour elle une évidence de théâtre.
« Il existe des amours qui n’apportent pas le bonheur mais… on peut en vivre d’autres ! » cette phrase résume l’esprit de cette nouvelle. « Ce qui m’a ému chez Borina (protagoniste du récit), c’est sa capacité à  réinventer, à magnifier  une vie  remplie de petites choses du quotidien, de petits voyages, avec la ferveur d’émotions jamais ressenties qui lui redonne une vraie dignité, malmenée jusque là par les règles et habitudes sociales. Du lundi au samedi, elle juxtapose à sa vie plate et prévisible comme celle de tout le village, une autre vie faite de tournées où dans d’autres lieux elle joue son rôle de VEUVE ! »
 
Un document ethnographique déployant une langue délirante
 
Un théâtre vif, mordant et tendre à la fois.  Comme toutes les histoires siciliennes, celle-ci n’échappe ni à l’extravagance ni à l’inouï. Silvana Grasso a poussé le cliché à l’extrême pour faire de son récit un véritable document ethnographique déployant une langue délirante.
Rendez vous avec cette fantastique histoire de veuves,  où la bonne humeur et le rire  côtoient le macabre. Cette nouvelle servie sublimement par Licia Maglietta accompagnée par l’acteur et musicien Vladimir Denissenkov, grand maître du bayan, cet accordéon russe très particulier est un grand moment de théâtre. Et comme le souligne Licia : « Le seul point de départ sur la scène, c’est la vie, rien d’autre. Et pourtant, dans cet espace, il est nécessaire d’aller au-delà, sans quoi le théâtre n’aurait pas de sens.  Rien ne doit être conventionnel dans ce travail, cela doit surprendre, capturer un moment de vérité, ofrir un moment simplement vrai, présent. Je travaille depuis toujours en ce sens ».
 
Véronique Hotte


Manca solo la domenica (Il ne manque que le dimanche, spectacle en italien en traduction simultanée), d’après la nouvelle de Silvana Grasso ; mise en scène, interprétation de Licia Maglietta. Du 30 janvier au 8 février.

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