L’incubateur de talents IADU, une initiative performante, rencontre avec Lisa Dulin et Théophile Bensusan

En quoi consiste le programme IADU ?

Lisa Dulin : Le programme IADU (Initiative d’Artistes en Danses Urbaines) a été cofondé en 1998 par la Villette et la Fondation de France, dans le sillage des Rencontres urbaines de la Villette, dédiées au hip hop. C’est un incubateur de projets déployé sur tout le territoire pour les chorégraphes émergents en danses hip-hop et urbaines, le constat de départ étant que les danseurs et chorégraphes souffraient d’un manque de structuration professionnelle et d’un déficit de visibilité. Nous avons sollicité le mécénat de la Caisse des Dépôts pour le soutien à la professionnalisation d’une dizaine de chorégraphes, à travers un programme de deux ans donnant accès à des formations administratives, artistiques, techniques, qui servent à structurer une compagnie. Nous assurons la coproduction et l’accueil en résidence dans les studios de la Villette pour qu’ils puissent présenter leur travail en cours à des professionnels, notre objectif étant la diffusion à La Villette ou au sein de notre réseau de partenaires. Le soutien de la Caisse des Dépôts est important en tant que partenaire de marque. Il acte une reconnaissance, et c’est un mécène conséquent. De plus, l’expertise de Bruna Lopes, avec laquelle nous sommes en lien permanent, apporte son regard sur les différentes restitutions. Au printemps 2025, nous lancerons l’appel à candidatures pour intégrer la prochaine promotion de l’incubateur IADU, qui débutera en janvier 2026.

« Le soutien de la Caisse des Dépôts acte une reconnaissance. »

En tant que jeune chorégraphe, que vous a apporté cet incubateur ?

Théophile Bensusan : Faire partie d’une promotion avec d’autres jeunes artistes crée une émulation inspirante. L’autre apport a été d’apprendre à parler au sein d’un groupe, à articuler sa pensée et sa démarche pour défendre son projet et le présenter à différentes personnes, à celle qui n’y connaît rien en danse comme à un programmateur à l’œil aiguisé. C’est ce qui m’a le plus aidé. Je me suis aperçu que mettre des mots précis sur ce que je fais est essentiel. Sans l’IADU, il y a des structures auxquelles nous aurions eu difficilement accès. L’incubateur ouvre des portes, et nous sommes peut-être pris au sérieux plus rapidement. J’ai été programmé à La Villette dès mes premières pièces. Pour nous, la Caisse des Dépôts est un partenaire très important, qui a soutenu ma pièce DOOM, qui sera présentée à La Villette les 26, 27 et 28 mars. Ma prochaine création, Orées, jouera sur la notion de limites, au propre comme au figuré.

Propos recueillis par Agnès Izrine