La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -150-aulnay

L’ESPRIT DE CHICAGO

Publié le 10 septembre 2007

A PARTIR DU 6 NOVEMBRE, AULNAY PREND DES AIRS DE CHICAGO, LA
MÉGALOPOLE DE TOUS LES BLUES. PROJECTIONS DE FILMS ET MASTER-CLASSES,
CETTE SEMAINE SE CONCLUT PAR UN CONCERT QUI ACCUEILLE TROIS GRANDS
MUSICIENS.

« La cité des vents », « la capitale du crime », « la ville aux larges épaules », Chicago ne manque pas de surnoms qui en disent long sur son histoire. Il en est un autre qui lui colle à la peau : le berceau du blues électrique. C’est là qu’à partir des années 40 nombre de bluesmen venus du Sud profond vont donner naissance à un style, plus électrique : le Chicago Blues. Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Willie Dixon, T-Bone Walker, Albert King, Elmore James… L’inventaire ressemble à un annuaire. Né à Chicago en 1935, Billy Boy Arnold a croisé la route de nombreux musiciens. Cet harmoniciste porte en lui toute l’histoire de cette musique, dont il a appris les rudiments en jouant avec Bo Diddley dans les rues du ghetto noir du South Side et les subtilités auprès de « Sonny Boy » Williamson. Depuis plus de cinquante ans, il a ainsi enregistré pour les grands labels du genre, de Vee-Jay à Alligator, sans oublier d’en passer par les fameux studios Chess. Pour lui, nul doute : « Chicago est la capitale du blues. Hier comme aujourd’hui. Parce que les musiciens n’ont jamais oublié leurs racines du Delta. Parce qu’à partir de Chicago, le blues s’est diffusé dans le monde entier. » Pour s’en convaincre, il suffit de relire la carrière de Deitra Farr, née à Chicago quand Billy Boy Arnold commençait à se faire un son. Mais ce n’est qu’en 1997, après vingt ans à avoir posé sa voix tout « soul » au service des autres, que cette forte personnalité va enregistrer sous son nom, “The Search is Over”, pour un label londonien. Depuis, celle qui fut consacrée en 1995 « artiste de l’année » par la très sérieuse British Blues Connection Awards a beaucoup tourné, maintes fois nommée représentante de Chicago dans des rallyes planétaires, et même qualifiée de « reine du blues » en Italie ! Quant à Carlos Johnson, lui aussi né à Chicago, il est l’un des dignes héritiers de cette longue généalogie. Ce guitariste a fait ses armes auprès des meilleurs, creusant patiemment son sillon avant d’enfourcher sa sixcordes en solo. Depuis cet adroit gaucher laisse éclater sa voix de baryton, aux inflexions « jazzy », mais aux accents toniques définitivement enracinés dans cette grande tradition.

Jacques DenisConcert, Billy Boy Arnold, Deitra Farr et Carlos Johnson samedi 10 novembre à 21h


 


H20 : FESTIVAL DANSE HIP-HOP POUR TOUS

POUR SA ONZIÈME ÉDITION, LE FESTIVAL H2O RÉAFFIRME LA VITALITÉ DE LA CHORÉGRAPHIE HIP-HOP. UNE DANSE QUI S’ADRESSE À TOUS LES PUBLICS.

Le Festival H2O présente tous les ans une sélection vigoureuse et éclectique de compagnies de danse hip-hop. La manifestation est placée sous le signe du métissage et du partage : cette volonté d’ouverture s’affirme dans la programmation bien sûr, qui croise joyeusement les cultures et les esthétiques, mais aussi au niveau de l’organisation le festival est initié et coordonné par le Centre de Danse du Galion, mais il est conçu en concertation avec l’Espace Jacques Prévert, et en partenariat avec la scène de musiques actuelles Le Cap – et des publics concernés. Ainsi, la scène du Cap accueillera un spectacle jeune public et une journée entièrement consacrée à la présentation des travaux de jeunes chorégraphes, ce qui permettra de saisir les nouvelles tendances, les recherches qui frémissent dans le secteur hiphop : un secteur en constant renouvellement, que le passage à la scène oblige à de fructueuses remises en question et inventions (rappelons que c’est dans la rue, et non dans un rapport scène-salle, que le hip-hop s’est affirmé tout d’abord). Comme chaque année, des chorégraphes confirmés seront également présents. Mardi 11 décembre, l’Espace Jacques Prévert accueillera le chorégraphe Ibrahim Sissoko (compagnie Ethadam, fondée en 1998) et la compagnie Choréam, créée en 1993 par Stéphanie Nataf et José Bertogal : il s’agit de l’une des compagnies pionnières, qui a affirmé la portée artistique du mouvement hip-hop et la place que cette esthétique devait nécessairement occuper sur les scènes de danse. Samedi 15 décembre, à l’Espace Jacques Prévert également, seront présentés le lauréat des Rencontres de Danse Amateur et la compagnie LosAnges, récemment fondée par Stéphanie Nataf : c’est avec ce nouveau groupe que la danseuse-chorégraphe poursuit ses recherches pour une esthétique métissée, qui croise danse hip-hop, africaine, indienne, contemporaine, mais qui se frotte aussi, sans hésiter, à la musique électronique et aux technologies numériques de l’image. Et si la danse hip-hop était aujourd’hui, en effet, l’un des terrains possibles pour la confrontation et l’échange entre les techniques ? Le hip-hop comme espace d’ouverture et de rencontre : c’est le beau postulat que le festival H2O nous invite à explorer.

Marie ChavanieuxFestival H2O, du 11 au 16 décembre, http://www.festival-h2o.com.

 



A propos de l'événement



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