Focus -283-Le CENTQUATRE~PARIS, Festival Les Singuliers
Les vagues, les amours, c’est pareil, rencontre avec Marie Vialle
Théâtre / texte de Marie Vialle, d’après C’est de l’eau, de David Foster Wallace / mes Marie Vialle
Publié le 15 décembre 2019 - N° 283Marie Vialle met en mouvement la parole limpide de David Foster Wallace et livre une leçon sans morale, pour apprendre à choisir à quoi on pense et regarder la vie avec clairvoyance.
Quel est ce texte de David Foster Wallace qui vous inspire ?
Marie Vialle : C’est un texte qui prend la forme d’un discours de fin d’études. David Foster Wallace s’adresse à ses étudiants, fraîchement diplômés du Kenyon College, dans l’Ohio. Certes professeur, il n’est pourtant jamais dans une position de surplomb. Il fait l’éloge de la pensée en expliquant que penser, c’est choisir à quoi on pense. Il part, pour cela, du quotidien et prend des exemples qui paraissent anodins. Ainsi, quand on est dans la file d’attente du supermarché, penser, c’est être capable de considérer la situation vécue d’un autre point de vue, par exemple celui de la caissière, en étant capable de décaler sa propre grille de lecture. Il s’agit d’essayer d’adopter le point de vue de l’autre, non pas en l’imaginant à partir de soi mais en affrontant vraiment l’inconnu qu’il représente. Et penser, c’est penser à chaque instant et tout le temps, et pas seulement dans l’austérité feutrée des bibliothèques. Ce texte a été pour moi comme un souffle dynamique.
« Ce texte a été pour moi comme un souffle dynamique. »
Comment l’adaptez-vous ?
M.V. : En transposant le rapport entre prof et élève au rapport entre acteur et spectateur et en insistant sur le fait que ce qu’ils font, ils le font ensemble. Ensuite, concrètement, je me suis saisie de ce discours en l’entrecoupant de textes que j’ai écrits, de récits de mon travail sur ce discours, de mes attentes, de mes limites. Ce n’est pas un monologue à la première personne mais une adresse directe. Je raconte comment ce discours m’a entraînée dans une recherche, un voyage aux Etats-Unis, dans un travail mené dans une maison à la campagne. En tant qu’actrice, je retraverse des chagrins d’amour, je me dépouille, je suis visitée par des chansons, je danse. Tout cela dans une très belle robe de star, afin d’être à la fois dans l’endroit de la pensée et du corps féminin.
Propos recueillis par Catherine Robert
A propos de l'événement
Les vagues, les amours, c’est pareil, rencontre avec Marie Vialledu jeudi 23 janvier 2020 au samedi 25 janvier 2020
Le CENTQUATRE-PARIS
5 rue Curial, 75019 Paris.
à 19h.
Festival Les Singuliers,
du 10 au 25 janvier 2020.
Tél : 01 53 35 50 00.