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Les Shadoks à l’opéra

Les Shadoks à l’opéra - Critique sortie Classique / Opéra
Crédit image Shadoks avec Babar : Damien Schoevaërt Crédit photo Edwige Bourdy : Louise Coquet

Publié le 10 janvier 2009

Edwige Bourdy est l’interprète des Shadoks à la cosmopompe, une création originale de Denis Chouillet, qui voisine, à bord de la Péniche, avec des œuvres de Satie (Sports et divertissements) et Poulenc (Histoire de Babar).

C’était il y a très très très longtemps… Sur les écrans de télévision, moins nombreux qu’aujourd’hui – nous étions en 1968 – apparurent d’étonnantes images du ciel où, de part et d’autre, à droite et à gauche de la terre donc, se trouvaient deux planètes : celle des Shadoks, celle des Gibis, ces deux populations voulant gagner la terre, qui, en ce temps, « fonctionnait mieux ». Cette épopée retint durant quelques années l’attention des téléspectateurs. Elle commença surtout à s’immiscer dans l’imaginaire collectif. Quarante ans plus tard, partant en quelque sorte sur les traces du mythique « Marin Shadock », la Péniche Opéra remit ces drôles d’animaux à l’honneur et confia à de nouveaux rhapsodes, le compositeur Denis Chouillet et la chanteuse et actrice Edwige Boudry, le soin d’en raconter l’histoire. Comment allaient-ils s’y prendre ?
 
« une sorte de mélodrame, qui peut se dire, se chanter, se crier, se murmurer »
 
« Quand la Péniche m’a proposé le projet, je connaissais Les Shadoks de réputation, pour leurs impérissables maximes, mais je n’avais jamais vu les dessins animés, reconnaît Denis Chouillet. J’ai lu le texte des premiers épisodes, édité par Jacques Rouxel lui-même. J’ai donc pris cette histoire comme un livret. Je souhaitais même m’interdire de regarder les épisodes, mais j’ai finalement craqué ». L’œuvre créée en janvier à bord de la Péniche Adélaïde, Les Shadoks et la cosmopompe, qui correspond aux premiers épisodes du récit originel, est « une sorte de mélodrame, qui peut se dire, se chanter, se crier, se murmurer. C’est un pari pour Edwige, et c’est aussi ce qui m’intéresse : elle peut être ainsi narratrice factuelle puis diseuse de cabaret, chanteuse lyrique voire hystérique, shootée au cosmogol [carburant utilisé par les Gibis et convoité par les Shadoks pour rejoindre la terre]. Certains moments sont proches de la chanson, d’autres répondent davantage aux conventions de l’opéra ou de la comédie musicale ». L’un des écueils résidait dans l’identité forte de la musique créée pour la série d’animation par Robert Cohen-Solal. Le compositeur l’a évité en employant le piano et en adoptant un rythme de narration différent. « J’essaie de trouver une continuité, une justesse de résonance entre des mondes sonores différents, ce que l’on peut percevoir comme un collage. » Sur scène, Les Shadoks seront accompagnés par L’Histoire de Babar de Poulenc et les Sports et divertissements de Satie, toujours avec Edwige Bourdy et le pianiste Christophe Maynard. « Un voisinage idéal » selon Denis Chouillet, qui admire chez Satie cette « œuvre d’un seul tenant faite de fragments ». En attendant un éventuel prolongement de la présence des Shadoks à bord de la Péniche pour d’autres aventures. Mais pour le moment, c’est tout pour aujourd’hui.
 
Jean-Guillaume Lebrun


Les 10, 12, 17 janvier à 20h30 et le 14 janvier à 19h à bord de la Péniche Adélaïde. Places : 24€.

A propos de l'événement



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