Une scène plus que jamais ouverte à l’international
Fidèle à elle-même, toujours aussi exigeante, [...]
Focus -202-Les Gémeaux, scène nationale de Sceaux
Voyage vers d’autres cultures, voyage vers le passé et perspectives d’avenir : la danse est un art sans frontières lors des Rendez-Vous Chorégraphiques de Sceaux.
Chaque année, les Rendez-Vous Chorégraphiques de Sceaux présentent une programmation à la fois grand public et exigeante, qui donne à voir le travail de grands noms de la scène contemporaine tout en restant ouverte aux créations et à l’émergence de langages nouveaux. Le premier week-end du festival, du 5 au 7 avril 2013, sera ainsi l’occasion de découvrir la nouvelle création d’Abou Lagraa, El Djoudour (Les Racines), que le chorégraphe revendique comme une « étape de vie » autant qu’une étape artistique : à la recherche de ses racines, et notamment de ses racines algériennes, Abou Lagraa explore sa culture à la fois occidentale et maghrébine. Il se penche tout particulièrement sur la place que tient le corps dans sa culture musulmane : le corps peut être dans ce cadre aussi bien objet de sacrifice que de désir et de soin. Le chorégraphe et les quatorze danseurs seront accompagnés dans cette quête par la musique d’Olivier Innocenti et les chants sacrés d’Houria Aïchi.
Reprises et transmissions
Le week-end suivant, du 12 au 14 avril, il ne faudra pas manquer un programme qui questionne l’esthétique des grands jours de la « jeune danse française » des années 1980 – et qui, surtout, nous invite à découvrir ce que cette danse peut révéler de neuf chez des interprètes d’aujourd’hui. La soirée commencera avec le magnifique Duo d’Eden de Maguy Marin, dans lequel les corps, comme en apesanteur, s’attirent, coulissent, se fondent, nous renvoyant à des questions artistiques autant que techniques : qu’est-ce qui fait que deux corps parviennent à s’aimanter sans glisser, à s’attacher tout en restant en mouvement ? Puis les danseurs du Ballet de Lorraine interprèteront Welcome to Paradise, que leur ont transmis les chorégraphes Joëlle Bouvier et Régis Obadia. Une autre vision de l’amour, empreinte d’un imaginaire cinématographique, à la fois violente et passionnée, à mille lieues des esthétiques d’aujourd’hui : un challenge que les danseurs du Ballet de Lorraine ont choisi de relever.
Du hip-hop au burlesque
Le voyage se poursuit avec Käfig Brasil, de Mourad Merzouki (du 18 au 21 avril), dans lequel le chorégraphe hip-hop invite d’autres auteurs – Anthony Egéa, Céline Lefèvre, Denis Plassard, Octavio Nassur, et les interprètes eux-mêmes – à chorégraphier pour onze danseurs cariocas et à faire cheminer le public entre différents univers. La plongée dans le hip-hop et dans les savoureux renouvellements de cette esthétique se prolongera les 24 et 25 avril avec une soirée composée des spectacles Des Branchés de Céline Lefèvre et Crossroads d’Amala Dianor. Enfin, du 16 au 18 mai, la création 2013 de José Montalvo rendra hommage au personnage de Don Quichotte ainsi qu’au cinéma burlesque : une méditation poétique et déjantée.
Marie Chavanieux
Fidèle à elle-même, toujours aussi exigeante, [...]