Les métamorphoses du Philhar’

Le Philhar’ compose ses programmes comme on sort des trésors d’un coffre à jouets. Mikko Franck, directeur musical depuis 2015, et Jean-Marc Bador, délégué artistique depuis 2016, l’ont bien compris : on fait vivre la musique en la mettant en tension, en racontant une histoire. Illustration ce 14 octobre avec, en ouverture, le balancement d’Une barque sur l’océan de Ravel auquel répondra le tumulte des Interludes marins de Britten ; au milieu, la respiration poétique, légère, de la Sérénade pour ténor, cor et cordes de Britten et les Épigraphes antiques de Debussy. Puis les vents ouvrent le concert du 22 octobre avec le rare Octuor de jeunesse de Beethoven avant d’aborder sa Septième Symphonie – et entre les deux, le Concerto pour flûte, lui-même très contrasté, d’Einojuhani Rautavaara. Même effet de volumes le 16 décembre avec Rachmaninov : le Premier Quatuor (inachevé) où le jeune compositeur s’essaie à un lyrisme dont il trouvera la formule absolue avec le Premier Concerto pour piano, interprété ici par Anna Vinnitskaya. L’orchestre donnera ensuite sa pleine mesure symphonique dans Une vie de héros de Strauss.

Jean-Guillaume Lebrun