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Focus -303-Les Concerts de Radio France, ça décloisonne !
Le directeur de la musique et de la création à Radio France évoque le renouvellement du public, un sujet qui s’impose au monde de la musique – et du spectacle vivant en général.
Depuis l’inauguration de l’Auditorium en novembre 2014, la Maison de la Radio a dû se recréer un public. Où en est-on aujourd’hui ?
Michel Orier : L’inauguration de l’Auditorium puis celle de la Philharmonie deux mois plus tard ont beaucoup contribué à renouveler le public des concerts. Il a fallu construire l’institution « Maison de la Radio et de la Musique », et au public de nos salles qui est au rendez-vous s’ajoutent les 140 000 auditeurs quotidiens de nos concerts sur France Musique.
Assiste-t-on à un rajeunissement du public ?
M.O. : Entre 2017 et 2021, l’âge moyen du public de nos concerts est passé de 56 à 50 ans. L’une des clefs de l’accessibilité est tarifaire : avec un pass jeune à 28 € pour quatre concerts, nous rendons la musique moins chère que le cinéma. Mais l’enjeu est avant tout la programmation : pour faire résonner ces répertoires dans le monde d’aujourd’hui, il s’agit de rester ouvert à la découverte et d’oser croiser les mondes. Quand nous commandons un Concerto pour kora à Zad Moultaka, nous attirons peut-être les fidèles de Ballaké Sissoko… et nous apportons du neuf à ceux qui nous suivent depuis plus longtemps.
La Maison de la Radio et de la Musique doit-elle donc s’ouvrir à d’autres expressions musicales ?
M.O. : Elle le fait depuis longtemps, mais il faut continuer à décloisonner. Les concerts « Pop symphonique » ou « Hip hop symphonique » vont dans ce sens, ils initient à l’expérience du concert. 6 % des spectateurs sont revenus ensuite dans nos concerts classiques. C’est un peu la même chose pour les réseaux sociaux : a priori, il n’y a rien de plus antinomique qu’une symphonie de Mahler et le format Twitch ou Tik Tok. Mais il faut y aller, avec humilité : si l’on s’y prend bien, on peut, en quelques secondes, faire découvrir la puissance de l’orchestre symphonique. Il est de toute façon vital que nos musiques fassent partie du spectre sonore de nos contemporains.
Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun
Tél. : 01 56 40 15 16
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