Le foot au féminin avec Pauline Bureau, Léa Girardet et Julie Bertin

Avec la coupe du monde en France à l’été 2019, on a bien senti l’importance des enjeux sociétaux sous les questions sportives. Le foot féminin progresse en termes de pratique et de visibilité médiatique. Et cela joue un rôle, bien sûr, dans le recul des modèles patriarcal et viriliste. Ce sont deux jeunes metteuses en scène, figures de proue d’un théâtre d’avenir, qui se sont emparées de cette thématique. De deux manières bien différentes. Pauline Bureau choisit l’aventure collective et le théâtre documenté, Féminines retrace ainsi l’épopée de la première équipe féminine de foot en France, née comme une blague dans les années 60, à Reims, et qui va conquérir le monde. Ils sont 10 sur le plateau à brasser les joies des aventures collectives, les questions individuelles et sociales qui ont traversé l’histoire de ces pionnières du crampon. Léa Girardet opère quant à elle un parallèle entre la sensation d’échec de la remplaçante collée au banc de touche et celui de la comédienne qui peine à se faire une place sur les planches dans Le syndrome du banc de touche, mis en scène par Julie Bertin. Ce monologue drôle et à rebrousse-poils, écrit et interprété par Léa Girardet, s’appuie sur les vicissitudes de la popularité d’Aimé Jacquet à travers l’aventure de la Coupe du Monde 1998 pour chercher comment de l’échec peut naître le succès. Deux spectacles qui racontent, comme le fait le sport, qu’aucun sort n’est jamais définitivement scellé.

Eric Demey