Lauréate 2022, la compositrice Élisabeth Angot explore mille facettes de musique vocale

Être lauréate de la Fondation Banque populaire a-t-il changé votre vie de compositrice ?

Élisabeth Angot : Au-delà de l’aide financière – une bourse de 10 000 €, renouvelable deux fois –, cette récompense m’ouvre à la famille des lauréats et à la possibilité de développer des projets. Travailler avec des musiciens qui ne se consacrent pas exclusivement à la création me convient bien car j’ai toujours eu pour ambition de retisser le lien avec le répertoire, de donner à entendre la musique récente dans un contexte élargi et ainsi regagner la curiosité du public.

« Mon inspiration est purement musicale. »

Est-ce dans ce but que vous avez fondé l’Ensemble 44 ?

É.A. : Oui, par exemple pour explorer mille ans de musique vocale, du chant grégorien et de Monteverdi jusqu’à ma musique ou celle de Georges Aperghis. C’est aussi le moyen de créer une relation privilégiée et un vocabulaire commun avec mes interprètes.

Vos œuvres ne portent pas de titres. Pourquoi ?

É.A. : Parce que mon inspiration est purement musicale. Aucune image ne la guide ; pourquoi en donnerais-je une aux auditeurs ? La dimension véritablement abstraite de la musique m’intéresse. De la même façon, je ne me sens pas de plaquer un texte sur ma musique. Je traite donc la voix comme un instrument, mais un instrument tout particulier, avec une puissance d’expression fascinante.

Propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun