La Terrasse

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Focus -202-Opéra de Paris

La Troisième Symphonie de Mahler

La Troisième Symphonie de Mahler - Critique sortie Danse Paris Opéra Bastille

Danse / Opéra Bastille / Chorégraphie John Neumeier

Publié le 1 octobre 2012 - N° 202

Entre John Neumeier et l’Opéra de Paris, c’est une histoire d’amour qui dure… Créée en 1975, La Troisième Symphonie de Mahler par John Neumeier pour le Ballet de Hambourg est devenue l’emblème d’une appropriation réussie.

Qu’ont en commun l’autrichien Gustav Mahler et l’américain John Neumeier ? D’abord la ville de Hambourg, où le musicien fut nommé premier chef à l’Opéra entre 1891 et 1897, et où le chorégraphe a voué sa carrière, dirigeant le Ballet de Hambourg depuis 1973. Un siècle séparent les deux hommes, et pourtant, on reconnait dans cette Troisième Symphonie des élans chorégraphiques et musicaux faits l’un pour l’autre. Ce ballet est le témoin d’une passation brillante entre le Ballet de Hambourg et le Ballet de l’Opéra de Paris, mais surtout le fruit d’une histoire que John Neumeier a construit patiemment au fil de trente années de va-et-vient entre ces deux maisons. C’est à travers deux grandes figures de la danse que John Neumeier fit son entrée en 1980 à l’Opéra de Paris : Nijinski et le tout jeune danseur étoile Patrick Dupond se rejoignaient dans Vaslaw, courte pièce dédiée au chorégraphe russe sur la musique de Bach. Cet essai montrait avec finesse la culture chorégraphique de Neumeier, particulièrement passionné par l’époque des Ballets russes, mais aussi la culture musicale de celui qui n’aura de cesse de se frotter aux œuvres de grands compositeurs. Il faudra peut-être un peu de temps pour que la compagnie apprivoise son style, son classicisme qui peut parfois aller à l’encontre des habitudes du corps, ses émotions maîtrisées, son exaltation contenue.

Un créateur aux multiples facettes

John Neumeier sait surprendre à chaque nouveau projet : il est autant à sa place dans les drames psychologiques que dans l’abstraction d’une partition musicale, dans la théâtralité que dans la beauté plastique. Son amour de la danse le porte à fouiller le répertoire : son Casse-Noisette laisse de côté les festivités de Noël pour s’immiscer dans le monde de la danse, tandis que Sylvia, créé par Mérante et visité par Lifar, devient chez Neumeier une jeune femme d’aujourd’hui. « Je dédie ce ballet à la danse française et à son Ecole », confiait le chorégraphe. Une Ecole auprès de laquelle il ne cessera de revenir, comme en témoigne également Yondering, pièce que le chorégraphe a offerte à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris. D’invitations en créations, c’est un lent processus d’imprégnation qui a conduit La Troisième Symphonie à faire son entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris. Une pièce marquante, sans argument mais tout entière tournée vers une vision de la musique tantôt lyrique, tantôt brute et minérale, et qui laisse une grande place aux évolutions des solistes.

Nathalie Yokel

A propos de l'événement

La Troisième Symphonie de Mahler
du mardi 9 avril 2013 au dimanche 12 mai 2013
Opéra Bastille
Place de la Bastille, 75012 Paris

Tél : 08 92 89 90 90. www.operadeparis.fr
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