La labellisation Spedidam, un soutien et une expertise qui fortifient l’offre culturelle. Explications par Franck Edouard, directeur de l’action culturelle

Diriez-vous qu’il existe une identité commune aux Festivals labellisés SPEDIDAM, ou plutôt des valeurs communes ?

Franck Edouard : Le dispositif a pour finalité que chaque festival trouve sa propre identité sur le territoire où il est implanté, en cohérence avec les équipes et partenaires où il s’est construit. Divers accents et priorités se mettent en place selon le projet et le territoire, sur l’écologie, l’inclusivité, certains aspects du terroir et du patrimoine… Tout cela façonne pour chaque festival une identité particulière. Au-delà de ces spécificités, les festivals partagent des valeurs communes, propres à la labellisation SPEDIDAM. Plutôt implantés en milieu rural, les festivals tous associés à une qualité artistique reconnue proposent de subtils mélanges d’artistes de renommée nationale voire internationale et d’artistes émergents. Une large place est faite à la découverte de nouveaux artistes à l’aube de leurs carrières. Zaho de Sagazan par exemple, encore inconnue voici un an, est aujourd’hui de plus en plus repérée par les programmateurs et le public. Les festivals ont en commun une large accessibilité, avec des scènes offertes et des tarifs avantageux.

« Notre objectif est la pérennité des festivals. »

En quoi consiste votre soutien ? 

F.E. : La SPEDIDAM s’engage pour cinq ans au côté des associations organisatrices, qui sont épaulées par les collectivités locales dans une envie commune.  Outre un partage d’expériences et un savoir-faire, nous fournissons une aide financière de 100 000 euros la première année, suivie d’une dégressivité de 10 000 euros par an. Après cette première impulsion, une deuxième phase est possible, avec un soutien plafonné à 30 000 euros par an. En contrepartie de cette aide, la SPEDIDAM impose une implication importante des collectivités locales et demande à la structure porteuse de recourir à des compétences extérieures afin que les associations qui font appel à la SPEDIDAM puissent peaufiner leur projet, avec pour objectif de durer, de trouver un modèle économique stable. Les festivals créent une dynamique féconde, artistiquement, socialement et économiquement. Ils construisent toutes sortes de ponts entre les gens et les structures, au-delà même du temps du festival. Les soutiens dans différents domaines du spectacle vivant, de la fibre artistique à la sécurité, visent à se projeter dans les éditions à venir, en conjuguant une programmation de qualité et un accueil bien structuré du public et des artistes. Notre objectif est la pérennité des festivals. Nous sommes heureux que plusieurs d’entre eux volent aujourd’hui de leurs propres ailes, tels Le Son des Cuivres à Mamers dans la Sarthe, L’Albertville Jazz Festival en Savoie ou le Festival Les Intemporel-les à Argenton-sur-Creuse.

Qu’en est-il du public ? Quel est votre regard sur sa découverte des festivals, sur ses habitudes ? 

P.A. : Nous avons constaté qu’en 2022, alors que les festivals avaient repris une forme sans contraintes suite à la crise sanitaire, il a été compliqué de faire revenir le public, qui avait perdu ses repères. Cette année, la dynamique semble à nouveau heureusement très positive. Nos partenaires sont plus motivés que jamais ! D’une manière générale, lorsque des habitudes culturelles sont ancrées dans un territoire, nous observons que le public se déploie plus rapidement que dans des lieux peu initiés, même si dans un endroit très peu doté un effet de curiosité peut fortement mobiliser le public. Plus il y a de culture dans un territoire, plus les gens sont désireux d’en découvrir davantage. Lorsqu’un nouveau projet se concrétise, c’est un atout pour tout le territoire, cela renforce la diversité et  la démocratisation culturelles. Avec une jauge de 3000 à 5000 personnes et des plateaux conséquents, les festivals labellisés sont à taille humaine. Ils permettent de profiter des artistes dans d’excellentes conditions, dans une atmosphère particulièrement conviviale et partageuse.

Propos recueillis par Agnès santi

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