La Comédie itinérante

Si Stefano Massini, Mohamed El Khatib et Elsa Imbert ont assez peu de choses en commun dans l’écriture, ils ont ce qu’il faut pour que leurs pièces figurent au programme de la Comédie itinérante de Saint-Étienne : une exigence volontiers partageuse. Point d’interrogation, Finir en beauté et Helen K. répondent en effet à ce critère central dans ce projet de développement artistique et culturel du territoire du Centre Dramatique National, qui vise à faire découvrir des auteurs vivants et des esthétiques variées au plus grand nombre. Cela dans les quartiers de Saint-Étienne, dans les villes voisines et dans les départements de la Loire, de Haute-Loire et du Puy-de-Dôme.

La transmission sur la route

Légères en termes d’installation, les trois pièces itinérantes de cette saison sont loin de l’être dans leur contenu. Y compris lorsqu’elles s’adressent au jeune public. Produite par la Comédie, Helen K. d’Elsa Imbert relate ainsi la relation singulière entre une éducatrice et une petite fille américaine de la fin du XIXème siècle devenue soudainement sourde, aveugle et muette. Créé à l’origine au Théâtre National de Nice avec de jeunes comédiens de la région et ici interprété par deux acteurs, Point d’interrogation questionne quant à elle le futur à l’aune des dérèglements présents, tandis que Mohamed El Khatib raconte la mort de sa mère. On pense sur la route de la Comédie de Saint-Étienne. On questionne nos lendemains.

Anaïs Heluin