Carte blanche à John Degois et François Lamargot, des chorégraphes talentueux aux univers singuliers
John Degois et François Lamargot, [...]
Focus -280-Festivals Kalypso et Karavel
Vous la voyez danser chez Andrew Skeels, John Degois ou avec la compagnie Dyptik. Il faudra désormais aussi compter sur Intro, spectacle lauréat du Prix du CCN de Créteil 2019 et du Label Passerelles. Rencontre avec la jeune surdouée Mellina Boubetra.
Vous avez 25 ans, quel a été votre parcours ?
Mellina Boubetra : J’ai commencé à 7 ans par le modern’jazz à la MJC de Colombes, ma ville natale, puis le hip hop. Ma rencontre avec Mohamed El Hajaoui a été déterminante. Nous avons fait notre première scène en 2006 et créé notre duo Second souffle, à base de locking, de jazz rock, de break… Il m’a tout appris : la question de la présence, de la précision, qui se retrouvent dans ma danse et mon écriture. Parallèlement je suis entrée à 16 ans à la faculté de médecine, puis j’ai obtenu une licence de biologie. J’ai transposé cette logique de travail dans la danse, où il faut endurer des grosses pressions, produire dans l’urgence !
C’est ce qui s’est produit au concours du CCN de Créteil ?
M.B. : Après avoir travaillé longuement de façon parsemée, nous avons réalisé les 20 minutes d’Intro en 4 jours ! Cela a généré énormément de stress et de tension, dus à la remise en question de notre méthode et de ma place dans le projet. Je connaissais les tenants et les aboutissants de ce concours-là, car des compagnies très présentes dans le paysage chorégraphique actuel en sont issues. J’essaye toujours d’apprendre, de me former, mais au final la vraie clef c’est l’expérimentation : se jeter dedans pour comprendre comment ça se passe, quel vocabulaire avoir, quoi savoir sur ce milieu.
Vous avez abouti à Intro : entre introduction et introspection ?
M.B. : C’est à la fois l’introduction, comme ce petit moment où l’on débute quelque chose, et aussi l’idée de conscientiser notre manière de fonctionner. Nous développons beaucoup d’automatismes et de réactions par rapport aux autres et à soi, mais qu’est-ce qui se cache derrière ? Qu’est-ce qui constitue la racine de nos envies ? L’introspection met du temps, mais là elle est immédiate : c’est une vision de tout ce que le corps peut vivre à un instant t, dans un dialogue avec le public.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
Le 18 octobre 2019, université Lyon 2
Le 17 novembre 2019, Maison des Arts, Créteil.
Le 7 décembre 2019, Théâtre Louis Aragon, Tremblay-en-France.
Festival Karavel,
du 9 octobre au 3 novembre 2019.
Tél : 04 72 14 63 40.
Festival Kalypso,
du 6 novembre au 17 décembre 2019.
Tél : 01 56 71 13 20.
John Degois et François Lamargot, [...]