La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -201-Centre Dramatique National des Alpes

Le bel âge

Le bel âge - Critique sortie Théâtre Grenoble MC2

Publié le 8 septembre 2012 - N° 201

Julie Berès et les siens créent une fiction onirique qui rend à la vieillesse sa part amoureuse, créative et joyeuse. Comédiens et circassiens pérégrinent dans l’espace mental d’un vieux musicien.

« Je fais plutôt un théâtre de l’illusion qu’un théâtre frontal où tout serait donné et raisonné. »

Pourquoi cet attrait pour la vieillesse ?

Julie Berès : J’ai grandi en Afrique. Quand je suis arrivée en France, il y a plusieurs années, j’ai été choquée par le regard porté sur les personnes âgées. La vieillesse et la mort sont taboues en Occident. En 2006, j’ai créé On n’est pas seul dans sa peau, fiction qui explorait déjà la vieillesse. La vieillesse n’est pas seulement une conclusion de la vie ou le temps des souvenirs. Certes, c’est l’âge de la fragilité, puisque le corps et la mémoire s’affaiblissent, mais c’est aussi l’âge d’aimer, de désirer, d’apprendre ou de se réinventer. Lendemains de fête est une fiction, une invitation au voyage mental d’un vieil homme, un musicien, qui va traverser ses paysages intérieurs,  et reconstituer les morceaux du puzzle de sa vie.

A quels comédiens confiez-vous cette histoire ?

J. B. : Il y a d’abord deux acteurs magnifiques de soixante-dix ans environ, qui incarnent cette histoire d’amour, puisque le musicien effectue ce voyage en compagnie d’une femme du même âge que lui. Deux jeunes circassiens et une chanteuse et danseuse incarnent les corps retrouvés ou fantasmés qui envahissent son espace mental. Ces cinq interprètes incarnent tour à tour les différents âges de la vie. Les corps créent de l’humour, du burlesque, de l’absurde, du fantastique.

Comment caractériser le théâtre que vous créez ?

J. B. : C’est un théâtre onirique, sensoriel, qui met en jeu les sons, les lumières et les matières. La scénographie se transforme au fur et à mesure du spectacle. L’espace intérieur de la maison est envahi par la nature. On passe d’un espace social et domestique à un espace organique, qui devient la toile de fond de l’espace mental de cet homme. Je fais un théâtre qui n’est ni provocateur, ni démonstratif, plutôt un théâtre de l’illusion qu’un théâtre frontal où tout serait donné et raisonné.

Propos recueillis par Catherine Robert

MC2 à Grenoble, du 22 janvier au 1er février 2013. Reprise au Théâtre des Abbesses à Paris, du 25 février au 5 mars 2013. Tournée en France de février à mai 2013.
Du 14 au 25 mai 2013.

A propos de l'événement

MC2

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