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JACQUES OSINSKI

JACQUES OSINSKI - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2010

LE TRIOMPHE DE L’AMOUR : « UN REVE INSOLENT ET MOQUEUR »

DIX-HUIT ANS APRES AVOIR MIS EN SCENE L’ILE DES ESCLAVES, JACQUES OSINSKI, DIRECTEUR DU CENTRE NATIONAL DES ALPES-GRENOBLE, REVIENT AU THEATRE DE MARIVAUX AVEC LE TRIOMPHE DE L’AMOUR, ET EN ELABORE UNE VISION TRAGI-COMIQUE ET LUDIQUE.

«Comme c’est le cas pour beaucoup de metteurs en scène, les grands auteurs classiques sont toujours, d’une façon ou d’une autre, présents à mon esprit. Même si je ne monte pas leurs pièces, celles-ci habitent mon imaginaire, m’interrogent, orientent la lecture que je peux avoir des œuvres contemporaines. Mais il n’est pas toujours facile d’oser affronter les classiques. Car il est compliqué de trouver un univers personnel permettant de se libérer du poids de l’histoire du théâtre et de la tradition. C’est après avoir mis en scène Dom Juan, en 2005, que l’envie m’est venue de monter Le Triomphe de l’amour. Je crois pouvoir retrouver dans cette pièce de Marivaux la formidable liberté que m’avait offerte la pièce de Molière.
 un Dom Juan au féminin
 
D’ailleurs, le personnage de Léonide, qui se trouve au centre du Triomphe, a quelques points communs avec Dom Juan. Comme lui, elle possède quelque chose d’implacable, une volonté plus forte que tout. Sûre de sa séduction, Léonide marche droit au but. C’est elle qui mène la danse. C’est cette similitude avec le personnage de Molière qui a été ma porte d’entrée dans la pièce de Marivaux. J’ai eu envie d’élaborer une vision plutôt ludique de cette pièce à la moquerie ravageuse, une vision tragi-comique laissant la noirceur de côté pour célébrer la légèreté et la vie. Après plusieurs œuvres contemporaines, j’ai voulu retrouver la liberté qu’offrent les textes classiques, la joie qu’ils nous procurent : joie de la langue, joie de jouer, joie de se travestir… J’espère que ce spectacle sera un peu comme un rêve pour les spectateurs, un rêve insolent et moqueur, comme un coup de vent qui viendrait nous rappeler à tous de ne pas être toujours sages.»

Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat


Le Triomphe de l’amour, de Marivaux ;mise en scène de Jacques Osinski. Du 6 au 17 octobre 2010.

A propos de l'événement



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