Envol de la saison
Sur deux jours, cette ouverture de saison se [...]
Focus -212-Théâtre d’Ivry~Antoine Vitez
Après avoir interprété avec grâce Anne Sylvestre ou Henri Salvador, Jacques Haurogné s’empare du répertoire de Charles Trénet dans une création jeune public entre swing, malice et poésie.
En quoi est-ce important de vous adresser au jeune public ?
Jacques Haurogné : Cela fait maintenant depuis plus de dix ans que je chante pour le jeune public. C’est un public exigeant qui me ravit et me fait rester en vie en tant qu’interprète… Je navigue par exemple dans des créations avec Alfredo Arias et Catherine Ringer et j’ai besoin de revenir au jeune public pour revenir sur terre, tout simplement. Quand j’ai commencé en 1999 avec des chansons d’Anne Sylvestre, c’est parce qu’elles n’avaient jamais été chantées sur scène et que je voulais partager cet univers et cette poésie. Charles Trenet, c’est dans mon ADN et il fallait qu’un jour j’interprète son œuvre. On a donc profité des 100 ans de sa naissance et de la possibilité d’enregistrer des versions avec un big band pour le livre-disque. Nougaro disait de Trenet qu’il est mort immortel ; maintenant c’est à nous de le prouver et de continuer à défendre son œuvre.
Trouvez-vous votre liberté en vous appropriant les grands standards de Trenet ?
J. H. : Non, parce que j’ai l’impression que ma liberté je l’ai conquise à 15 ans le jour où j’ai décidé de chanter. Quelques années plus tard quand je suis entré au Studio des Variétés, j’ai tout de suite su que ce que j’avais à défendre sur scène, c’était cette humeur « à la Trenet ». J’ai l’impression de ne pas avoir d’efforts à faire pour entrer dans son univers, c’est à la fois une évidence et un bonheur sans limites. Mais au final, je fais comme un bon comédien : j’interprète, je mets en scène. Je pense que Trenet mettait dans ses chansons plein de choses qu’il n’osait pas dire frontalement. On disait de Verlaine qu’il n’y avait « rien en lui qui pèse et qui pose » ; chez Trenet, c’est pareil. Trenet rendait la vie légère. Il y avait dans son travail ce but secret : nous empêcher d’être tristes.
Propos recueillis par M. Durand
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