L’art du grand écart : Fériel Bakouri poursuit son chemin aventureux entre radicalité et projets populaires
Directrice de Points Communs depuis 2018, [...]
Focus -314-En 2023/2024, Points Communs continue de révéler, de partager, de réunir…
La chorégraphe israélienne livre à travers un septuor inspiré une subtile satire de notre société.
Into the Hairy marque un tournant dans l’œuvre de Sharon Eyal. Exit la techno d’Ori Lichtik, qui accompagnait ses pièces depuis des années, et bonjour au jeune DJ et compositeur britannique Koreless, connu pour enflammer les dancefloors. Il devient son musicien attitré. Dans un flux sonore spatialisé, il mixe des instruments à cordes africains, des éclats de combats aériens, un espace aquatique et une boîte à rythme de plus en plus haletante. Évidemment, cela change radicalement la donne chorégraphique et renouvelle l’univers de Sharon Eyal.
Une dynamique émotionnelle
La danse incandescente de Sharon Eyal s’accorde désormais avec une nature fantasmée, dessinant avec les corps de ses sept danseurs des paysages hallucinogènes, comme le soulignent les costumes aux reflets noirs miroitants de la styliste Maria Grazia Chiuri (DIOR couture). Cette danse hyper virtuose libère une énergie vitale contagieuse. Mais ce macrocosme harmonieux laisse aussi surgir les fantômes de la guerre ou de l’effondrement. Into the Hairy (titre qui évoque le chevelu et le poilu, crinière luxuriante ou fourrure soyeuse) dit aussi la difficulté, la situation inextricable. La pièce touche ainsi plus à la politique qu’à la cosmétique. Elle nous rappelle notre monde au bord de l’apocalypse.
Agnès Izrine
Tél. : 01 34 20 14 14.
Directrice de Points Communs depuis 2018, [...]