En mars et avril au Théâtre d’Ivry
Chants d’amour turcs lors d’ « Une journée en [...]
Focus -230-THEATRE~D’IVRY ANTOINE VITEZ
Thibaud Defever est l’âme de Presque Oui qu’il incarne tantôt seul, tantôt accompagné. Chanteur, guitariste et conteur, mais aussi co-auteur et compositeur avec Isabelle Haas, il aborde avec curiosité ce projet jeune public, un mois avant la sortie de son nouvel album « De toute Evidence ».
C’est la première fois que Presque Oui joue à l’adresse du « tout public » et donc du jeune public.
Thibaud Defever : Oui, et ce n’est pas une mince affaire pour moi ! La notion de chanson pour enfants est une chose floue : on a tous écouté enfant des choses qui n’étaient pas censées nous être destinées, et on peut aimer adulte des chansons pour enfant. Depuis novembre 2014, nous faisons déjà des actions dans la ville d’Ivry, et notamment à l’école Lucy September. Les enfants sont un public réceptif, mais il y a beaucoup de défis à relever : ne pas perdre l’auditoire, ne pas trop en faire, ne pas en faire trop peu… Car si l’écriture en soi ne change pas beaucoup, c’est plutôt l’intention qui se modifie. Par définition un public d’enfants ne choisit pas vraiment d’être là, que ce soit avec l’école ou les parents, il vient là où on l’emmène. Il faut donc transformer ce public un peu captif en un public captivé !
Est-ce un concert ou du théâtre musical ?
T.D. C’est un spectacle de chansons contées. Je dirais même une petite comédie musicale, voire un petit opéra ! Ce sont les chansons qui ont fait l’histoire, et non l’inverse. C’est une histoire d’amitié entre deux enfants de 11 ans qui affrontent pour l’une la maladie, pour l’autre la timidité, et se réfugient dans leur « Icibalao ». Le metteur en scène Eric Bouvron a imaginé une mise en scène gestuelle, plutôt corporelle, qui permet de dérouler le fil de la narration comme dans un Tex Avery, de manière ininterrompue. J’ai commencé par regrouper toutes les chansons, puis Sophie Forte, qui a un sens aiguisé de l’écriture jeune public, m’a aidé à trouver le lien, la trame du récit. Ensemble il a fallu épurer, simplifier ce qui pouvait l’être, réécrire ce qui était culturellement marqué. L’adaptation a surtout été une dé-contextualisation, une manière de déplacer le propos des chansons dans l’imaginaire et la fantaisie plutôt que dans mon contexte quotidien d’adulte. Et je me suis rendu compte au passage que mes textes étaient très chargés !!!
Le texte prime-t-il sur la musique ?
T.D. Sans la musique l’histoire n’aurait plus de sens. Roland Bourbon a donné une direction musicale parfois inattendue à mes chansons, il m’a permis de me décadrer, de sortir de mes habitudes, et travailler avec lui a changé ma manière de voir mes propres compositions. Nous serons trois musiciens sur scène, tous un peu chanteurs, avec Delbi à la batterie, une batterie fine qui n’assomme pas, et Pierre Marescaux au trombone. Tous deux sont omniprésents, jouent, chantent, bruitent, habillent et soutiennent la trame.
Propos recueillis par Vanessa Fara
16 représentations, du 2 au 18 mars 2015, dont séances "Tout public" les 4 mars à 10h, 8 à 16h, 11 à 10h & 14h30, 14 à 17h , 15 à 16h et 18 à 10h & 14h30. Places : 6 à 15 €
Tél. 01 46 70 21 55.
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