La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -269-GÉNÉRATION SPÉDIDAM

Florin Niculescu

Florin Niculescu - Critique sortie Jazz / Musiques

Publié le 26 septembre 2018 - N° 269

Installé de longue date en France, le violoniste roumain est l’un des plus sûrs héritiers de Stéphane Grappelli, auquel il vient de rendre hommage dans un spectacle complet.

Issu d’une famille de musiciens, Florin Niculescu n’avait que quatre ans lorsqu’il a fait comprendre à son père que le violon serait, à sa suite, un instrument de prédilection. Est-ce ce que l’on appelle une vocation ? Le natif de Bucarest avait le talent sous les doigts, il fut vite repéré pour sa virtuosité et promis à une carrière de concertiste. Or, à l’âge de treize ans, en entendant Stéphane Grappelli à la radio roumaine, il attrapa le virus du jazz et se prit à vouloir swinguer. Débarqué à Paris au début des années 1990, Florin Niculescu y trouva non seulement l’amour dans un cabaret russe mais il fit aussi la rencontre de son idole, dont il fut l’un de ses derniers protégés. « Si vous êtes sérieux, vous irez loin », aurait prédit à son jeune disciple le co-inventeur de ce jazz sur cordes qui doit une partie de ses couleurs aux traditions tziganes.

« Florin ne ressemble à personne »

Rapidement adopté en France par toute la famille du jazz manouche, le violoniste roumain a multiplié les collaborations avec les principaux ambassadeurs du genre, de Romane et Babik Reinhardt (le fils de Django) ou Biréli Lagrène à qui il donna la réplique au sein du « Gipsy Project », imaginé par le guitariste en hommage au Quintette du Hot Club de France de Django et Grappelli. « Monsieur Grappelli » : c’est sous ce nom teinté de respect que Florin Niculescu a conçu un spectacle pour rendre hommage à celui qui, dès l’enfance, a marqué son imaginaire et dont il s’efforce de « perpétuer le style élégant et profond ». Un spectacle articulé à un récit, qu’il a voulu complet — chose rare dans l’univers du jazz —, mis en scène par Gaëlle Hausermann, avec la participation de la danseuse Serena Reinaldi, dans lequel le violoniste et les musiciens de son quintet ont aussi la responsabilité d’un texte. Après une dizaine de représentations parisiennes, à l’Européen et au Café de la Danse, Florin Niculescu aspire maintenant à faire tourner ce spectacle sur toutes les scènes. En attendant, il réfléchit à son prochain album, un disque qu’il voudrait enregistrer en compagnie d’un all-stars d’envergure internationale, qui confirmerait, s’il le fallait encore, ce que Grappelli disait à son sujet : « Florin ne ressemble à personne. »

V. Bessières

A propos de l'événement

Florin Niculescu

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