Festival nordique

Le festival brasse des propositions et formats très différents, marqués par des influences variées. Il ne s’agira pas de repartir avec un portrait de la danse nordique ; les contours n’en dessinent pas une identité définie, mais mouvante. Le caractère international des projets marque par ailleurs que les croisements et la circulation sont au cœur des démarches, qu’elles concernent des grands ballets ou des compagnies indépendantes. Présence obligée, celle du Ballet Cullberg, un monument en soi de la danse moderne suédoise, qui a marqué l’histoire de la danse de ce pays par le travail de Mats Ek qui lui a été longtemps associé. Jefta van Dinther signe la chorégraphie de Protagonist pour quatorze danseurs, renouvelant une collaboration fructueuse débutée en 2013 avec Plateau Effect. Il les engage dans une physicalité de groupe, interrogeant la résistance et l’instinct quand la vie devient un combat quotidien.

Une incursion vers l’image

Tero Saarinen est un digne représentant de la danse de son pays, formé en Finlande, où il a établi sa propre compagnie après un passage au ballet national et des collaborations à l’international. En France, il a marqué les esprits par son travail avec Carolyn Carlson : la reprise du solo Blue Lady, c’est lui ! Morphed réunit sept danseurs dans un questionnement sur le masculin et les forces antagonistes. La programmation propose également une soirée partagée pour une plongée en trois temps dans des univers bien distincts : celui connu d’Ina Christel Johannessen, et ceux de Bára Sigfúsdóttir et du collectif Himherandit, qui sauront nous révéler leurs pépites. La soirée d’ouverture du festival donne le ton, dans des formes inédites en France, entre images, films et danse, et notamment le brillant …and Carolyn du norvégien Alan Lucien Øyen, que l’on retrouve avec Kodak : la promesse d’un embarquement immédiat vers la découverte.

Nathalie Yokel