« Ma vie avec la vague » du compositeur Antonio Juan Marcos, d’après le conte d’Octavio Paz
L’Ensemble Almaviva a passé commande au [...]
Après une première année de résidence, écourtée comme on le sait, le compositeur Ezequiel Spucches reprend le chemin du Théâtre Dunois pour neuf rendez-vous. Neuf moments de curiosité conviviale autour de la musique et des langages.
Difficile, la musique d’aujourd’hui ? « Non, plutôt étonnante », préfère répondre Ezequiel Spucches qui, en tant que compositeur associé, a décidé d’ouvrir à tous les portes de la musique contemporaine. « Le public est prêt à partager l’émotion des musiques, même les plus inattendues, encore faut-il l’accueillir, casser la distance que le cadre des concerts impose trop souvent ». Le Théâtre Dunois s’y prête parfaitement. Par sa taille d’abord, puisqu’il permet une relation proche, humaine et personnelle avec les artistes, mais aussi parce qu’il est déjà le lieu où beaucoup, jeunes ou moins jeunes, ont pu connaître leur première rencontre avec le théâtre. Alors pourquoi ne pas leur faire rencontrer, ici aussi, la création musicale ? C’est l’ambition de cette programmation, qui sous le mot d’ordre « Étonnez vos oreilles ! » entend proposer des moments musicaux et transversaux, dans un format spécialement conçu pour un public qui ne demande qu’à se laisser conquérir : une heure de musique, suivie d’un brunch et d’un atelier de découverte sonore.
Aventures sonores
Ces neuf concerts composent un spectre très large, chacun posant à sa manière la question de l’aventure sonore, depuis Érik Satie, inventeur d’un art musical conceptuel (le concert du 6 décembre lui est consacré, avec Ezequiel Spucches au piano et le comédien Elliot Jenicot dévoilant les notations poétiques que le compositeur destine à l’interprète), jusqu’aux créations les plus récentes. Les lutheries nouvelles – des ondes Martenot (Ensemble L’Itinéraire, 17 janvier) à l’électroacoustique (avec Miroir des formants, un « one man son » de Thierry Balasse, 4 avril) en passant par les instruments fantasmagoriques du Collectif Spat’sonore (20 juin) – sont mises à l’honneur, avec leur captivante étrangeté qui devrait attiser la curiosité du public lors des ateliers d’après-concert. La voix également : elle est un point de liaison avec le théâtre, la narration, le sens, tout en restant proprement musicale. La programmation donne ainsi à entendre le parlé-chanté du Pierrot lunaire de Schoenberg (1913), couplé avec le Lunario sentimental de l’Argentin Gerardo Gandini (1989) sur des poèmes de Leopoldo Lugones (Ensemble Almaviva, 23 mai). Elle fait aussi une place à l’écriture instrumentale de la voix (avec Lotofagos de Beat Furrer et des créations de Daniel D’Adamo et Simone Cardini pour soprano et contrebasse par l’Ensemble Atmusica, 7 février), ainsi qu’à sa dimension non-langagière (« Adventurous Sounds » par le duo suisse UMS’n JIP (18 octobre). Si l’ensemble des concerts affirme la présence scénique des musiciens, deux déploient une dimension plus proprement visuelle : Adventurous Sounds propose un dispositif vidéo et des dessins réalisés en temps réel par les musiciens ; et le 28 mars verra la visite des élèves du Conservatoire de Vitry-sur-Seine au côté d’Almaviva pour le projet « Musique à l’image ».
Jean-Guillaume Lebrun
Dimanches 18 octobre, 6 décembre, 17 janvier, 7 février, 28 mars, 4 avril, 23 mai et 20 juin à 11h.
Tél. : 01 45 84 72 00.
Ensemble Almaviva
54 Rue Etienne Marcel, 75002 Paris.
L’Ensemble Almaviva a passé commande au [...]