La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

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Eric Louis, auteur et metteur en scène

Eric Louis, auteur et metteur en scène - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 janvier 2009

Pervertir le schéma des contes de fées

Eric Louis perturbe les archétypes du conte et les clichés merveilleux en inventant une fable qui questionne les apparences et la mise en jeu du théâtre.

Quel fut le point de départ de l’écriture ?
Comme souvent, le théâtre s’invente à la croisée de l’imagination et de nos existences. J’ai trois petites filles, qui raffolent des histoires, surtout
de princesses. J’ai observé le rapport qu’elles entretiennent avec ces
récits, qui les rassurent ou rejoignent des questions qu’elles se posent.
J’ai lu également beaucoup de contes et décortiqué leur structure générale. Les canevas brodent la plupart du temps des situations qui confortent l’ordre et les visions bien-pensantes. D’où l’idée d’introduire des perturbations… Soient un roi et une reine qui tentent de reproduire le schéma des contes de fées, alors que leur petite fille, partagée entre son attachement à ses parents et son désir d’aller voir ailleurs, cherche à s’échapper de cette gangue et refuse de se conformer au rôle attendu.
 
Vous avez été enfant, voici quelques années…. Sentez-vous des différences, liées au facteur générationnel, dans les histoires qui se racontent de nos jours ?
La jeunesse est devenue un enjeu commercial et donc une industrie. Les
enfants sont aujourd’hui assaillis par une profusion d’histoires et pas
seulement via la télévision. Dans l’écriture se mêlent mes propres souvenirs et mes observations sur ce que je vois aujourd’hui, ma position d’ex-enfant et celle de père.
 
Le théâtre pour les enfants appelle-t-il une écriture particulière ?
Je ne me suis pas posé la question en ces termes. La gageure était qu’un
petit de six ans puisse trouver dans le spectacle de quoi fabriquer son
propre récit. Même s’ils ne saisissent pas tous les niveaux de
signification, les enfants savent se réapproprier l’intrigue et les signes
du plateau pour construire du sens. J’ai pris garde à ne pas choquer, mais je ne m’interdis rien quant au regard sur le monde que porte la fable. Dans l’écriture, je pense d’abord aux possibilités qu’ouvre le texte sur la mise en jeu du théâtre.
 
« Dans l’écriture, je pense d’abord aux possibilités qu’ouvre le texte sur la mise en jeu du théâtre. »
 
Comment travaillez-vous avec Pascal Collin ?
J’écris en solitaire, puis lui lis le texte. Nous en discutons. Je repars
avec une valise de nouvelles pistes, de rebonds et de corrections, à partir desquels je retravaille… jusqu’au prochain rendez-vous !
 
Quelle sont les lignes de travail pour la mise en scène ?
Nous lisons d’abord le texte et vérifions que nous partageons bien le même récit. Puis nous passons au plateau, ou plutôt sur les tréteaux. Car, au travers du spectacle, se dévoile la fabrication du théâtre, où, comme dans la vie, les personnages jouent des rôles, parfois mentent, pour nous tromper mais aussi pour amener à la vérité. Cette pièce parle ainsi de l’apparence, du costume, de la représentation, de la mise en jeu, de l’identité… autant de thèmes qui me sont essentiels !


Propos recueillis par Gwénola David


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