Caroline Guiela N’Guyen / Un amour adolescent
L’adolescence et la difficile question de [...]
Focus -208-Théâtre Dijon Bourgogne
Fondée en 2004 par Giorgos Valaïs, Angeliki Papoylia et Chritos Passalis, la compagnie Blitz cherche à atteindre une forme de théâtre susceptible de renouveler l’art dramatique.
Sur quelle trame narrative avez-vous construit Guns ! Guns ! Guns ! ?
Blitz Theatre Group : Ce spectacle est une critique du XXème siècle. Certains des événements ayant eu lieu durant cette période ont changé le monde, ou du moins ont essayé de le faire. Guns ! Guns ! Guns ! se concentre sur ces événements. Et sur le désir de l’homme de transformer le monde au sein duquel il vit.
Quel regard portez-vous sur l’Histoire à travers cette création ?
B. T. G. : Pour nous, l’Histoire n’a pas d’explication, pas de but, elle n’est soumise à aucun déterminisme. Et personne ne peut en tirer des conclusions définitives. L’Histoire est une lutte perpétuelle entre la notion de désir et celle de nécessité. Dans cette création, une lutte se fait également jour : la lutte entre notre romantisme, notre désir de changer le monde, et notre cynisme, notre propension à l’incrédulité, à la méfiance (qui croît au fur et à mesure que nous vieillissons). Nous ne croyons pas en l’humanité. Parce que nous avons pleinement conscience que le plus grand nombre est vraiment très proche de la bêtise, pour ne pas dire de la dangerosité. La nature humaine doit toujours être considérée avec beaucoup de méfiance – n’oublions jamais Auschwitz. Nous prenons le parti de croire en certains êtres particuliers, des êtres qui essaient de changer leur propre existence. Guns ! Guns ! Guns ! s’intéresse à ces personnes-là, et non au monde en général.
Quelle place l’humour et la dérision occupent-ils dans ce spectacle ?
B. T. G. : L’humour a toujours eu une place importante dans notre travail. Car nous sommes persuadés que n’importe quelle question, dans la vie, peut être envisagée de façon humoristique. Peut-être est-ce une question de génération mais, pour nous, aucun sujet n’est sacré. Ou bien, pour être plus précis, rien n’est suffisamment sacré pour que l’on s’interdise d’en rire. Car rire de quelque chose ne diminue en rien son importance. Nous pensons, au contraire, que cela peut rendre la chose dont ont rit encore plus réelle et plus urgente. Ce que nous savons, c’est que la vérité est complexe. Or, l’humour est sans doute l’un des moyens les plus efficaces pour éclairer cette complexité.
Propos recueillis et traduits de l’anglais par Manuel Piolat Soleymat
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