El país sin duelo / El hombre que devoraba las palomas de Cristian Flores

En 2017, le Théâtre la Vignette accueillait Yo maté a Pinochet (J’ai tué Pinochet), premier volet d’une trilogie sur la justice, les utopies et le militantisme élaborée par le metteur en scène Cristian Flores. En résidence à la Scène conventionnée de l’Université Paul-Valéry, l’homme de théâtre chilien finalise ce cycle de spectacles à l’occasion du Printemps des Comédiens avec la première représentation en France de El país sin duelo et la création de El hombre que devoraba las palomas, deux propositions qui continuent de questionner le thème de la mémoire par le biais d’un théâtre entre documentaire et fiction.

Des paroles tues ou cachées

Il y a, d’abord, une fille, une mère et une grand-mère qui explorent les récits troués de l’histoire du Chili, ce « pays sans deuil ». Gouffres de silence et souffrances anesthésiées convoquent « la lourde mémoire de femmes persécutées sous la dictature militaire ». Il y a, ensuite, un assassinat resté sans procès : celui de Rodrigo Briones Ortiz, jeune homme de 17 ans qui, dans la nuit du 12 octobre 1992, est tombé sous les balles d’une milice paramilitaire à Santiago du Chili. D’un spectacle à l’autre, à partir de matériaux réels repensés en fiction, Cristian Flores ouvre des espaces de conscience à travers lesquels « les paroles tues ou cachées tentent de se déverser ».

Manuel Piolat Soleymat