Daniel Benoin, vice-président de l’APAT

« La symbolique des Molières est à refaire progressivement. À force de
travailler à l’étranger, je me suis rendu compte du fait que les prix du théâtre
hors de nos frontières bénéficient d’une image de qualité incomparable à la
nôtre. En 1992, le théâtre public a quitté le bureau des Molières à cause du
déséquilibre des palmarès entre privé et public. Le Ministère de la Culture nous
a rappelés, voilà trois ans, et nous travaillons à ce que les relations soient
les meilleures possibles entre théâtre subventionné et théâtre privé, ce qui
exige du temps et de la patience pour dépasser les clivages. De même, au niveau
de l’émergence immédiate, Paris seul semblait concerné alors que les trois
quarts des productions se font en province. La disproportion est trop grande
entre la qualité d’un spectacle et son auditoire, plus restreint en province.
La Symphonie du hanneton de James Thiérrée est un spectacle significatif ;
créé en 1999, il n?a été « moliérisé » qu’en 2006 ! »

Propos recueillis par Véronique Hotte