Un mois de concerts pour découvrir toute une part oubliée de la création musicale, du Moyen Âge à nos jours.
Les femmes sont longtemps restées les grandes muettes de l’histoire de la musique. Les choses changent, heureusement. Un ouvrage paru en 2019 (Compositrices. L’Égalité en acte, éditions CDMC/MF) a connu un large écho et montré que la musique s’accorde, aujourd’hui, aussi au féminin. Il reste cependant à retrouver la trace de toutes les œuvres étouffées, effacées d’une mémoire très sélective. Ces redécouvertes sont aujourd’hui souvent le fait de musiciens qui aiment sortir des sentiers battus. Ainsi, en ouverture de ce cycle, le Quatuor Danel, qui défend avec passion des œuvres rares mais essentielles comme les quatuors de Weinberg, révèle-t-il le Quatuor en mi bémol majeur de Fanny Mendelssohn, non publié de son temps ; la pianiste Dana Ciocarlie, qui le rejoint pour le Quintette de Schumann, propose quant à elle quelques pages pour piano de Clara Wieck, dont le mariage avec ledit Schumann jeta sa propre œuvre dans l’ombre. La soprano Marie-Laure Garnier et le ténor Cyrille Dubois dévoilent une belle galerie de portraits oubliés : outre Clara Wieck et Fanny Mendelssohn, on y découvre Alma Schindler-Mahler, ainsi que les Françaises Louise Farrenc, Pauline Viardot, Augusta Holmès, Marie Jaëll, Cécile Chaminade, Nadia et Lili Boulanger. La mezzo Eva Zaïcik et l’ensemble Le Consort de Justin Taylor revisitent quant à eux le seicento italien. En fil rouge de ce cycle, des œuvres d’Édith Canat de Chizy, figure majeure de la création contemporaine, dont une création dédiée à Dana Ciocarlie.
Jean-Guillaume Lebrun
