Rencontre avec Mourad Merzouki, créateur des festivals Karavel et Kalypso et à la tête du CCN de Créteil et de Pôle en Scènes à Bron.
Comment se portent les festivals Karavel et [...]
Focus -292-KARAVEL et KALYPSO : incontournables en 2021
Mourad Merzouki offre une carte blanche au krump en invitant Nach, Jekyde et Grichka Caruge, trois artistes majeurs de ce mouvement pour une soirée hors du commun.
Qu’est-ce qui a présidé à l’organisation de cette carte blanche dédiée au krump ?
Jekyde : Mourad Merzouki a eu la volonté de réunir des personnalités du mouvement krump. Le festival Karavel fait donc escale au Théâtre des Célestins pour fêter sa 15e édition, et, jolie coïncidence, l’acte de naissance du krump en France date d’il y a environ quinze ans !
Grichka Caruge : Le krump est en train d’étendre son influence, et c’est un beau coup de projecteur, surtout dans deux festivals de cette ampleur qui touchent un public encore plus large tout en restant fidèles à la culture urbaine. Nous avons dû travailler dur pour être entendus et désormais reconnus. C’est une pierre de plus à l’édifice du krump.
Grichka Caruge
Comment se déroule cette soirée ?
Nach : Lors de cette carte blanche, nous transmettons les bases du krump à un groupe de danseurs lyonnais, afin de leur faire découvrir les codes et l’esprit de ce mouvement, au cours d’ateliers qui donneront lieu à une restitution en extérieur, sous forme de show. Ensuite, nous voulons montrer au public des espaces krump comme nous pouvons les vivre, notamment dans la rue, quand nous organisons des événements.
Grichka Caruge : C’est pourquoi il y a un battle sur l’esplanade suivi d’une représentation sous forme de show pédagogique. Il doit permettre au public de comprendre ce qu’est le krump par immersion, c’est-à-dire avec la danse, le MC, et le DJ. Enfin, la soirée partagée réunit trois extraits de nos œuvres respectives à Karavel, ou ma pièce Birth à Kalypso, ainsi qu’une exposition.
Nach : Cette exposition que j’ai intitulée Ici, nous réinventons, comprend des clichés en argentique que j’ai photographiés. Ils jouent sur le cercle, le flou, et cherchent à faire vivre, de façon sensorielle, l’énergie du krump, la session, le battle, le partage.
Qu’avez-vous envie de transmettre lors de cette carte blanche ?
Grichka Caruge : Quand on vit le krump on a envie de transmettre les sensations que l’on a éprouvées au début. C’est toujours très fort et ça évolue, mais ce que j’ai ressenti devant le film Rize, en 2005 était inouï. Au-delà de la danse. Le krump consiste à faire vivre aux gens des émotions ? C’est une sensibilité exacerbée dans un langage plutôt brut, propre à la danse krump qui autorise à être soi-même sans filtre. Voilà ce que personnellement, j’ai envie de transmettre : « dis ce que tu as à dire et sois toi-même ».
Jekyde : Nous représentons trois époques différentes. Grichka est le pionnier du Krump en France, Nach la seconde génération, et moi la troisième. Il est très émouvant de se retrouver à travailler ensemble sur une soirée anniversaire.
Propos recueillis par Agnès Izrine
Karavel : le 12 octobre au Théâtre des Célestins, Lyon.
Kalypso : le 17 novembre à la Maison des Arts, Créteil.
Festival Karavel, du 26 septembre au 23 octobre 2021.
Tél. 04 72 14 63 40. karavelkalypso.com
Festival Kalypso, du 5 novembre au 23 décembre 2021.
Tél. 01 56 71 13 20. karavelkalypso.com
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