La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Focus -181-criee

BENOIT LAMBERT

BENOIT LAMBERT - Critique sortie Théâtre

Publié le 10 octobre 2010

WE ARE LES VIEUX !

JEAN-CHARLES MASSERA ET BENOIT LAMBERT CONFIENT A FRANÇOIS CHATTOT ET MARTINE SCHAMBACHER LE SOIN DE FAIRE LE TRI DANS L’HISTOIRE, L’ART ET LA PENSEE. PETITE LEÇON D’ECONOMIE POLITIQUE ET MENAGERE.

« De la lecture du Parisien et des grilles de Sudoku à la recette des cocktails Molotov. » Benoît Lambert
 
Comment est née l’idée de ce troisième spectacle, après We are la France et We are l’Europe ?
Benoît Lambert : De deux choses. D’abord du désir de continuer le travail avec Jean-Charles Massera. Le diagnostic commencé sur l’époque dans les précédents spectacles concernait des trentenaires ou de jeunes quadras. Il manquait une dimension avec des vieux pour repasser par les fondamentaux de la révolution (qui font toujours un peu toc avec des trentenaires !) et continuer d’enquêter sur l’effondrement de la puissance occidentale ! Et puis il y avait le désir de travailler avec ce couple d’acteurs géniaux et de leur offrir l’occasion de leur premier duo ensemble.
 
Pourquoi Chattot et Schambacher ?
B. L. : Nous avions envie de choses drôles et ce sont de grands clowns. C’est assez troublant pour moi, car ce sont des acteurs que j’ai vus adolescent, dans des spectacles mythiques. Ils sont des modèles de dignité mais sont aussi super marrants, complètement dénués d’arrogance et étrangers aux hiérarchies, simples, sereins à l’idée de travailler avec des plus jeunes. Ils n’ont peur de rien, ont toujours cette même conviction artisanale et incarnent une forme de noblesse, d’aristocratie au sens élevé du terme. Bref : travailler avec eux, c’est un peu comme travailler avec ses idoles !
 
Pourquoi ce titre emprunté à Lénine : Que faire ?
B. L. : L’idée, c’était de finir le travail commencé avec les précédents spectacles. Une fois diagnostiqué le mauvais état de l’époque, comment trouver à réinvestir notre désir ? Comment composer, trouver des chemins ? Comment « faire avec », comme dit Jean-Charles Massera ? On a donc inventé une fable, une espèce de petit conte philosophique autour de deux Européens moyens, dans leur cuisine. Ils sont dans une forme d’aliénation ordinaire et soudain, surgit chez eux une conscientisation spontanée. Ils entreprennent alors un périple à travers la pensée critique occidentale, de Descartes à Bourdieu. Que faire ? L’inventaire est en cours, il n’est pas exhaustif. Les paroles ordinaires se mélangent aux textes théoriques dans ce petit spectacle utopique en cuisine où les deux personnages passent de la lecture du Parisien et des grilles de Sudoku à la recette des cocktails Molotov, de l’espace domestique à l’espace révolutionnaire !

Propos recueillis par Catherine Robert


Que faire ? (Le retour), de Jean-Charles Massera, mise en scène de Benoît Lambert. Du 1er au 12 février 2011.

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