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« L’art est le plus court chemin entre l’homme et l’homme », aime-t-elle à dire, reprenant les mots d’André Malraux. A la tête du Théâtre – Scène nationale de Saint-Nazaire depuis janvier 2018, Béatrice Hanin affirme son engagement pour un service public de l’art et de la culture.
Quel projet vous a menée à la direction du Théâtre ?
Béatrice Hanin : Un projet qui vise à instaurer à Saint-Nazaire une programmation pluridisciplinaire donnant plus de place au nouveau cirque et à la performance. Saint-Nazaire est une ville qui brasse beaucoup de nationalités et de langues différentes. Il me semblait également important que cette institution, qui comprend un théâtre et un cinéma d’art et d’essai, puisse rendre compte de la complexité du monde. Cela, en répondant bien sûr au cahier des charges d’une scène nationale : le soutien à la création, la diffusion d’œuvres majeures, la mise en place d’actions auprès des habitants de tous les territoires. J’ai aussi souhaité faire en sorte que Le Théâtre soit ouvert le plus amplement possible. Il ne faut jamais oublier qu’une scène nationale constitue un service public de l’art et de la culture. Les théâtres sont des outils essentiels pour créer du commun. Chaque jour, nous nous employons à créer ce commun-là. Notre scène nationale est une maison pour les artistes et les citoyens, une maison qui place au cœur de sa programmation des ateliers de la pensée, pour contribuer à la fois au plaisir et à l’intelligence.
Pourquoi vous a-t-il semblé important de célébrer les 30 ans de votre scène nationale ?
B. H.: Pour revenir sur les racines de ce bout d’histoire du théâtre public qu’elle incarne, pour parler de l’importance de la politique culturelle, de la place du théâtre dans la cité. Il est de mon devoir de transmettre cet héritage-là. Il me semble également fondamental de rappeler que, contrairement à ce que l’on peut parfois entendre ici ou là, le théâtre n’est pas un lieu élitiste, réservé à quelques-uns. Cette idée est fausse. Il faut la déconstruire. Nos équipes travaillent quotidiennement, avec ardeur et exigence, pour que Le Théâtre s’ouvre à des publics venant de tous les horizons. Ce week-end créatif et festif est l’occasion de témoigner de ce qu’est une scène nationale sur un territoire.
À travers des spectacles, des projets avec les habitants, la publication d’un livre…
B. H.: Oui, ce week-end fait alterner moments en journée et moments en soirée, temps de pensée et temps de détente. La plupart des propositions de nos 30 ans seront des rendez-vous gratuits à vivre en famille. Après la longue période de fermeture et d’incertitude qu’a provoquée le Covid, cet anniversaire est aussi une fête de retrouvailles avec nos publics.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Tél. : 02 40 22 91 36.
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