Lionel González crée « La nuit sera blanche » à partir de « La Douce », nouvelle de Dostoïevski
Lionel González adapte de façon toute [...]
Cette « passion d’aujourd’hui », création de Jeanne Candel et de la compagnie La vie brève, mêle joyeusement fiction et musique dans une exploration loufoque du retour à la vie après une rupture amoureuse.
Sur un plateau nu, deux comédiens font face au public : Pauline Huruguen décrit, en un monologue mi-intime mi-philosophique, la flamme de la passion amoureuse, dans une langue imaginaire riche de sonorités chuintées. Mais l’horlogerie de la pseudo-confession achoppe peu à peu sur de micro-dérèglements cocasses. Les décalages incessants, comme la transcription d’une Passion de Schütz par Pierre-Antoine Badaroux (au saxophone), font dévier le tragique vers une impuissance tendre, drôle et rassurante. Baùbo, de l’art de n’être pas mort met en scène la libération, par l’imprévisibilité du rire, de la catatonie de la passion quand l’être aimé a disparu.
Désamorcer la gravité
Faite d’ellipses, de répétitions et de glissements saugrenus, la narration hétéroclite et foisonnante tisse musique et théâtre dans la grammaire du rêve qui dissout le poids du drame. Jalonné de tableaux surréalistes – tel le consort musical agrafé sur le mur blanc – et de performances, ce théâtre musical décalé progresse par esquisses et ratages discursifs pour désamorcer toute gravité, vers une rédemption chorale finale, décantation contemporaine de la Passion baroque.
Gilles Charlassier
Du 30 novembre au 9 décembre et du 2 au 10 février.
Tél. : 01 43 74 99 61
Lionel González adapte de façon toute [...]